Une nuit caniculaire : compte rendu de la soirée d’observation du 17 juin 2022
Après une journée marquée par le début de la canicule, plusieurs adhérents de la SAPL se sont donnés rendez-vous dans le vignoble de Verneuil pour une soirée d’observation estivale, agrémentée de petits plaisirs sucrés pour patienter jusqu’à l’arrivée de la nuit.
Participants et matériel :
Thierry BARRAULT, traducteur et fauteuil relax
Fernanda BAUDON et sa soeur Priscila (Newton 200/1000 sur HEQ5 pro, petits fondants au noix, excellents).
Laurent BENINTENDE, notre désormais barman de campagne, grand pourvoyeur de jus de fruit frais bien agréable.
Emma CAILLAUD accompagnée de son papa, et venue avec des brownies au chocolat (divins) et une crème anglaise (parfaite).
Daniel DEBORD, jumelles et fauteuil de plage.
Frédéric DELLOUME, photographe de presse (Canon 6D MkII, caméra GoPro), et intervertisseur nocturne de chaises de camping.
Denis LEFRANC, Dobson 400 mm, grand décollimateur devant l’éternel.
Michel THARAUD, lunette triplet 130/900 sur monture Vixen et récupérateur nocturne malgré lui de chaise de camping ne lui appartenant pas.
Conditions météo :
Températures encore très élevées à 21h30 (29°C) baissant à peine en début de nuit (26°C à 1h30).
Objets observés :
Remarque préalable : observer le ciel un 17 juin, à quatre jours du solstice d’été, un soir de canicule, est une gageure. Le fond de ciel est resté clair toute la soirée et les objets observés, empâtés dans une atmosphère chaude affectée par la pollution lumineuse de Limoges, à l’Est, ont révélé globalement peu de détails, hormis un outsider.
M13 (amas globulaire dans la constellation d’Hercule) : la star des amas globulaires mérite bien son nom. C’est le seul objet de la soirée qui a été véritablement intéressant à observer. Dans le 400mm, il montre déjà beaucoup d’étoiles résolues dans un oculaire de 20 mm. Au 10 mm, il occupe une place significative dans le champ et révèle de fins détails (différences d’intensité lumineuse dans les différentes zones de l’amas). Dans le 200mm, on observe facilement ses étoiles, c’est un objet très lumineux.
M81 – M82 (galaxies de Bode et du Cigare dans la Grande Ourse) : bonne vision au 400 mm avec un oculaire de 31 mm pour avoir les deux galaxies dans le champ.
M57 (nébuleuse annulaire de la Lyre) : bien visible au 20 mm dans le Dobson. Au 10 mm + filtre UHC-S, le fond de ciel est assombri et le contraste de la nébuleuse s’en trouve amélioré. Avec un télescope de 200 mm et un oculaire de 8 mm on voit très bien son anneau, et même si l’utilisation d’un filtre pourrait être utile, l’anneau est brillant.
Epsilon 1 et 2 de la Lyre (« double double de la Lyre ») : ce couple d’étoiles dont chacun de ses éléments est lui-même double est facilement observable dans un 200 mm. Il est possible de séparer les quatre composants avec un fort grossissement mais à cause du vent constant de la soirée, il n’était pas possible de le faire.
M51 (galaxie du Tourbillon dans la constellation des Chiens de Chasse) : vision un peu décevante au 400 mm, à cause d’un fond de ciel trop clair pour profiter des bras spiraux de la galaxie principale, habituellement assez bien visibles.
M63 (galaxie du Tournesol aussi dans la constellation des Chiens de Chasse) : une galaxie bien brillante, avec une nébulosité autour de son centre et qui montre sa forme ovale. La structure spirale de la galaxie n’a pas pu être observée, peut-être à cause d’un ciel pas totalement noir.
A oublier : NGC6545 (galaxie de l’Aiguille, dans la Chevelure de Bérénice). Vision désastreuse dans le 400 mm, alors que 15 jours plus tôt, elle apparaissait bien plus évidente. Contraste épouvantablement faible, seul le bulbe central se détachait du ciel et il fallait beaucoup d’imagination pour deviner la prolongation du bulbe sur toute la longueur « effilée » de la galaxie.
L’exploit : Les Dentelles du Cygne – NGC 6992 (partie longiligne du nord-ouest), NGC 6995 (rebiquage au sud-est) et IC 1340 (extensions plus faibles de ce rebiquage). Noyées dans la pollution lumineuse de Limoges, plein Est, elles sont apparues extrêmement ténues dans le 400 mm, avec un oculaire de 31 mm + filtre UHC-S. Un essai avec un filtre OIII s’est révélé peu concluant, mais les conditions de départ étaient tellement difficiles qu’il était illusoire d’espérer une bonne vision de ce qui est sans doute une des plus belles nébuleuses du ciel d’été
Conclusion : Une soirée compliquée au plan observationnel, car organisée au pire moment de l’année (à proximité du solstice d’été : nuit très courte, ciel jamais vraiment noir). La canicule, qui a surchauffé l’atmosphère, n’a sans doute rien arrangé.
Mais la soirée a été sauvée par une ambiance très sympa, cosmopolite grâce à la présence brésilienne de Priscila. A ce propos, merci à Thierry qui a passé la soirée en mode traducteur simultané.
Merci à Emma, Laurent, Fernanda et Priscila qui nous ont gâtés avec des petits plaisirs sucrés bien agréables, ces petits plus qui font oublier l’insatisfaction de ne pas pouvoir tirer pleinement profit de son matériel et de profiter pleinement du ciel.
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