L’image du mois de novembre : les Dentelles du Cygne en Vision Assistée

Pour le mois de novembre 2023, nous vous présentons quatre photographies des Dentelles du Cygne réalisées selon quatre techniques différentes : une en LRVB classique, deux en bandes spectrales étroites, mais avec des restitutions différentes, et une en Vision Assistée : technique récente où l’image apparaît progressivement sur une tablette au fil des photos unitaires empilées automatiquement via un logiciel ad’hoc.
Pour les astrophotographes, les Dentelles du Cygne constituent une cible d’été idéale : facile à situer, haute dans le ciel, très étendue, très nuancée avec beaucoup de fines draperies colorées.
Les renseignements astronomiques sur ce rémanent de supernova ont déjà été donnés dans deux précédents articles. Nous y renvoyons le lecteur intéressé :
https://saplimoges.fr/limage-du-mois-de-mars-2010-les-dentelles-du-cygne/
https://saplimoges.fr/limage-du-mois-de-janvier-2022-la-petite-dentelle-du-cygne-ngc-6960/

Commençons de suite par la première version, technique de base en LRVB :
La Grande Dentelle du Cygne, NGC 6992 ou la Chauve Souris :
Cette image a été réalisée par Pierre Drumel, le 28 août 2022, avec une lunette autoguidée Skywatcher Esprit 120 ED, munie d’un réducteur de focale X0.7, donnant une focale résultante de 588 mm (F/D = 5) et suivie d’une caméra couleur ZWO ASI 2600 MC refroidie à -10°C. La monture Skywatcher AZ EQ6, est pilotée par un boîtier ZWO ASIAIR Plus en mode « Autorun« , avec un gain de 100 et des poses unitaires de 5 minutes. Traitement : logiciel Pixinsight.

Grande Dentelle NGC 6992 : Technique LRVB, 2H15 de pose, restitution en vraies couleurs.

Deuxième version : en 2 bandes spectrales étroites de 3 nm, Hα et OIII, avec restitution en vraies couleurs :
L’image du rémanent de supernova Sh2-103 (catalogue Sharpless) en son entier a été réalisée le 5 août 2023, par Michaël Belleville, avec une lunette autoguidée Skywatcher Esprit 80 ED, de focale 400 mm, suivie d’un filtre Optolong L-ultimate qui réduit drastiquement les effets de la pollution lumineuse et ne laisse passer que deux bandes spectrales étroites de 3 nm, centrées sur les longueurs d’ondes d’émission des nébuleuses Hα (656 nm) et OIII (496 et 500 nm). Le capteur est ici un APN Canon EOS 6D défiltré partiellement pour mieux récupérer les informations de la bande « infrarouge proche » Hα.
Temps de pose global : 18 X 10 min = 3Heures, à 3200 ISO.
Le traitement numérique « en vraies couleurs » est assuré par les logiciels Siril, Lightroom et PHD Guiding 2.
La Grande Dentelle NGC 6992 : à gauche ; le Triangle de Pickering NGC 6979 : un peu à droite, en haut ; la Petite Dentelle NGC 6960 (le Balai de Sorcière) : à droite. Deux bandes spectrales étroites, Hα et OIII, restitution en vraies couleurs via un APN.

Troisième version : en 2 bandes spectrales étroites de 3 nm, Hα et OIII, mais restitution en fausses couleurs :
Cette photo a été enregistrée les 10 et 11 août 2021 en milieu urbain par Julien Denis au moyen d’une lunette Sky Watcher Esprit 100 ED => focale 550 mm, équipée d’une caméra monochrome ASI 1600 MM pro et de sa roue à filtres contenant seulement 2 filtres à bande étroite (3 nm) Hα (19 X 10 minutes) et OIII  (19 X 10 minutes). Le temps de pose global est donc de 6H20.
Le prétraitement est assuré par le logiciel Siril, mais à la différence de la restitution 2 ci-dessus, celle-ci est réalisée en « fausses couleurs » selon la palette « HOO » de Pixinsight qui attribue les trois couleurs de base :
– Rouge à l’enregistrement Hα (vraie couleur : 656 nm),
– Verte à l’enregistrement OIII (vraie couleur : 500 et 496 nm),
– Bleue à l’enregistrement OIII (fausse couleur : 500 et 496 nm).
Cette palette restitue correctement les zones d’Hydrogène de couleur rouge qui contrastent alors nettement avec les zones d’Oxygène ionisé traduites en couleur bleue.

Petite Dentelle NGC 6960 : deux bandes spectrales étroites, Hα et OIII, restitution en fausses couleurs via la palette HOO de Pixinsight.

Quatrième version: la Petite Dentelle en LRVB, mais Vision Assistée :
Petite Dentelle du Cygne en Vision Assistée : temps de pose 11 minutes seulement, résultat  immédiat (bluffant) visible par le public sur le terrain !!!

Cette dernière photo a été obtenue « en direct » sur le terrain par Pierre Drumel le 6 octobre 2023 avec le même matériel que pour la photo de la première version : F = 588 mm, autoguidage, caméra couleur ZWO ASI 2600 MC, même boitier d’acquisition ASIAIR Plus, mais en mode « live » qui permet l’empilement en temps réel des photos après recentrage automatique avec les  consignes et paramètres suivants :
– caméra : gain passé de 100 à 200, et enregistrement en format 12 bits au lieu de 14 => gain en luminosité.
– observation sur tablette, il n’y a plus d’oculaire.
– temps de pose unitaires : 30 secondes au lieu des 3 ou 5 minutes habituelles.
– nombre de photos à empiler via le boitier : 10 au minimum, et au-delà contrôle visuel sur la tablette pour juger de l’instant d’arrêt. Pour la Petite Dentelle présentée ici : 22 photos de 30 secondes, soit 11 minutes de pose globale.
– Histogramme automatique assuré par le boitier.
– Injection préalable dans le boitier des Offsets (50), Darks (15) et Flats (20) faits sur place. Le boitier calcule automatiquement les ODF maîtres.
– Sortie et observation des images finales sur la tablette au format FITS.
– Cette nuit-là : 11 cibles ont été visées en 1H30 environ !!!!! Sans tenir compte du temps passé pour les ODF.
– Post-traitement en salle, via les logiciels Pixinsight (traitement non-linéaire) et Corel-Paintshop (format PNG pour publication).

Conclusions :
– Résultats bluffants de la Vision Assistée, au-delà de toute espérance, compte-tenu du temps de pose de 11 minutes,
– Résultats magiques et sensationnels pour les observations publiques !!! Enfin des photos représentatives et en couleurs sur le terrain !!!
– Inconvénients de la Vision Assistée pour les observateurs contemplatifs  : perte du plaisir de la recherche de la cible et de son observation à l’oculaire !
– Le mode d’acquisition des images en bandes étroites diminue nettement le nombre d’étoiles visibles.
– Plus toutes les remarques que vous voudrez bien rédiger en commentaires !!!!

 

 

 

 

 

 

 

 




L’image du mois d’octobre 2023 : l’amas globulaire M4

Après deux mois d’interruption pour cause d’absence de réseau sur le lieu de vacances, nous reprenons le cours de nos images du mois avec celle de l’amas globulaire M4 (Messier 4) ou NGC 1621. Cette photo a été réalisée par Pierre Drumel en juin 2023, avec une lunette Esprit 120 de focale 840 mm, autoguidée, suivie d’un filtre anti-pollution Optolong et d’une caméra couleur ASI 2600 MC Pro refroidie à -13°C, au gain de 100. Le traitement numérique des images a été assuré avec le logiciel Pixinsight. L’image finale résulte de l’empilement de 14 poses de 5 minutes, soit 70 minutes. Remarquer la bonne résolution des étoiles centrales et leur répartition homogène.

Localisation de l’amas globulaire M4 :
Cet amas est très facile à trouver. Il se situe dans la constellation du Scorpion, à seulement 1.3° à l’Ouest de la très visible étoile Antarès, ce qui en fait une cible facile. Distant de 19 000 années-lumière du centre de la Voie Lactée, et seulement 7 200 années-lumière de notre Terre, M4 est l’amas globulaire le plus proche de nous.
Avec une magnitude de 5,6 et un diamètre angulaire de 36 minutes d’arc, supérieur à celui de la Pleine Lune, on aurait pu le deviner à l’œil nu si un nuage de matière interstellaire placé devant lui n’en avait pas réduit légèrement la brillance.Sous un ciel bien noir, l’amas est visible avec des jumelles ou une lunette sous la forme d’une tache ronde et laiteuse. Un télescope de 10 cm de diamètre permet d’y résoudre les étoiles les plus brillantes.
Plus on monte en diamètre, plus on voit un halo d’étoiles entourer le cœur central de l’amas, jusqu’à le résoudre avec un diamètre de 40 cm.
En France, la faible élévation du Scorpion rend son observation plus délicate, car l’amas ne monte jamais bien haut au-dessus de l’horizon. La meilleure période se situe durant les mois de juin et juillet.

Découverte de l’amas M4 :
L’amas M4 a été découvert en 1746 par l’astronome suisse Philippe Loys De Chéseaux, qui le mentionna dans son catalogue au n°19. Mais c’est Charles Messier qui fut le premier à le résoudre comme un « amas de très faibles étoiles » en 1764. M4 fut le premier et seul amas, à avoir été résolu par Charles Messier avec ses instruments, et ainsi le premier amas globulaire reconnu comme tel par une observation astronomique. Une vingtaine d’années plus tard seulement, William Herschel était capable de résoudre tous les amas globulaires de Messier avec ses grands télescopes.

Caractéristiques de l’amas globulaire M4 :
Son diamètre réel, calculé à partir de photographies en haute définition, est estimé à 75 années-lumière, alors que son diamètre gravitationnel, celui au-delà duquel les étoiles pourraient s’échapper dans l’espace est de 140 années-lumière.
L’amas M4 est un des amas globulaires les moins denses qui existent. Son cœur central, là où les étoiles sont les plus concentrées, a été estimé à 3,6 années-lumière, correspondant à un diamètre angulaire de 1,36 minute d’arc. La moitié de sa masse totale est contenue dans un volume sphérique de 16 années-lumière de diamètre, soit 1/9 de son diamètre gravitationnel. L’autre moitié est répartie dans toute la périphérie autour de ce volume.
Les astronomes ont détecté plus d’une quarantaine d’étoiles variables identifiées dans l’amas M4.
Son type spectral mesuré : F8 indique que la température de surface de ses étoiles est comprise entre 6 000 et 7 500 °K, et que celles-ci nous apparaissent de couleur blanche. Pour fixer les idées, Procyon est l’exemple type d’étoile de type spectral F8.
En 1987, le premier pulsar « milliseconde » a été détecté en son sein. Cette variété d’étoile à neutrons tourne sur elle-même à la vitesse exceptionnelle de 300 tours par seconde en balayant l’espace de son faisceau d’énergie à chaque rotation.
En 1995, toujours dans cet amas, Hubble a découvert des étoiles « naines blanches » qui sont parmi les plus âgées de notre Voie Lactée.
Au mois de juillet 2003, le télescope spatial Hubble, encore lui, a permis aux astronomes de faire une étonnante découverte dans M4 : une exoplanète dont la masse est estimée à 2,5 fois celle de Jupiter. Son âge est pressenti à 13 milliards d’années, soit presque trois fois celui du Système Solaire. Et tout aussi étonnant, cette exoplanète tourne en orbite autour d’une naine blanche et d’un pulsar, constituant ainsi un système triple.

Âge de l’amas globulaire M4 :

Les astronomes ont montré que les étoiles composant un amas globulaire (constitué d’étoiles liées par la gravitation) ont toutes le même âge et sont constituées du même matériau. Plusieurs méthodes indépendantes sont utilisées pour mesurer leur âge. Au fil des différentes études menées avec des instruments et des raisonnements de plus en plus précis (Hubble, Gaïa, différents modèles..), l’intervalle d’erreur diminue, et aujourd’hui, on est en mesure de donner l’âge des amas globulaires dans une fourchette comprise entre 12 et 14 Milliards d’années.
En 2010, une étude (compliquée !) recoupant les résultats de plusieurs méthodes, a estimé l’âge de Messier 4 à 12,5 milliards d’années, ce qui signifie que cet amas s’est formé rapidement après la naissance de l’Univers (apparition de l’espace-temps) qui lui, a été évalué à 13,8 milliards d’années.
Noter au passage que dès le début de leur découverte,  les amas globulaires sont très vite apparus comme des laboratoires astronomiques exceptionnels qui ont révolutionné notre vision de l’Univers [1].

Webographie :
 [1] http://www.ago.ulg.ac.be/PeM/Docs/AmasGlobulaire1.pdf
http://www.ago.ulg.ac.be/PeM/Docs/AmasGlobulaire1.pdf
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pulsar
https://www.astropolis.fr/catalogue-Messier/articles/M4/astronomie-messier-M4.html
http://messier.obspm.fr/f/m004.html




L’image du mois d’avril 2023 : la Nébuleuse de la Méduse ou IC 443

Pour avril 2023, nous replongeons dans le ciel profond avec une image de la Nébuleuse de la Méduse ou IC 443 réalisée selon la méthode HOO avec un filtre transmettant deux bandes spectrales étroites. Elle a été réalisée par Pierre Drumel, en mars 2023, avec une lunette Sky Watcher Esprit 120 ED, focale : 840 mm, diamètre : 120 mm, autoguidée, munie d’un filtre Altair Duo Band de 7 nm, centrée sur les longueurs d’onde Halpha (653,6 nm) et OIII (500 nm), et suivie d’une caméra couleur ZWO ASI 2600 MC, avec un gain de 100 et refroidie à -20°C pour minimiser le bruit. Ce filtre permet de faire des photographies en milieu rural avec la Lune qui brillait ce jour-là à 80% environ. Le temps de pose global est de 2H 30 minutes, résultant de l’accumulation de 30 poses de 5 minutes. Des poses unitaires de 5 minutes sont un strict minimum au vu de la sélectivité du filtre qui ne laisse passer que peu de lumière d’un objet pas très lumineux dans le spectre visible.
Le traitement numérique a été assuré en mode RVBL avec le logiciel Siril, avec en attribuant la couche Rouge à la photo Halpha, la couche Verte à la photo OIII, la couche Bleue aussi à la photo OIII, et la Luminance à la photo Halpha. Il a été finalisé avc les logiciels Pixinsight et Corel. Ce traitement s’est avéré très délicat à cause du temps de pose global insuffisant, rendant les différentes couches très sensibles au bruit de chrominance.
Cliquer sur l’image pour l’observer en plein format.Caractéristiques astronomiques de IC 443 :
Cette nébuleuse est un rémanent de supernova. Dans un instrument d’astronomie amateur de diamètre supérieur à 200 mm, avec un filtre OIII et un grossissement faible, IC 443 apparaît comme une grande et faible nébuleuse en émission, accompagnée de quelques étoiles jeunes. Sa structure laisse entrevoir deux lobes asymétriques faiblement reliés l’un à l’autre, le plus lumineux étant légèrement plus compact. Cette apparence évoque la forme d’une méduse inclinée se propulsant vers le haut, d’où son nom (peu usité). Elle est située dans le bas de la constellation des Gémeaux, à proximité de l’étoile η Geminorum (Êta des Gémeaux) de magnitude 3,3 ainsi qu’on peut le voir sur la photo et sur la carte céleste Stellarium ci-dessous. Attention à ne pas la confondre avec une autre nébuleuse du même nom, située dans la même constellation, mais de nature planétaire cette fois (Abell 21).

De taille angulaire importante : 50 sur 40 minutes d’arc, soit une fois et demi le diamètre apparent de la Lune, elle est assez lumineuse en rayonnement X et en radio, beaucoup moins en rayonnement visible. Elle fait partie des rémanents de supernova les plus étudiés, à cause de sa forte luminosité et du fait qu’elle représente un prototype de rémanent interagissant avec le milieu stellaire environnant.
Comme souvent avec de tels objets, la détermination de sa distance exacte et de son âge s’avère des plus délicates. Selon la nature des observations réalisées et de la précision des mesures, sa distance est comprise entre 2 800 et 8 000 années-lumière, tandis que son âge estimé varie entre 2800 et 5 600 ans pour une étude, et jusqu’à 8 000 ans pour une autre.
La supernova à l’origine de ce rémanent a été identifiée, avec une bonne probabilité, sous la forme d’une étoile à neutrons (difficilement repérable en visible) située au sein de la structure filamentaire et se déplaçant à grande vitesse au sein de celle-ci : 800 000 km/h (soit plus de 220 km/s) !
On note également le caractère très excentré de cette étoile à neutrons par rapport à l’ensemble de la nébuleuse, et le fait que sa trajectoire n’est pas davantage dirigée vers le centre de celle-ci. Ce qui laisse à penser que son emplacement initial était soit très décentré, soit que sa vitesse de déplacement rapide a affecté significativement la dispersion des résidus.
Petite anecdote : cette étoile à neutrons a été découverte en 2000 par 3 lycéens américains et leur professeur, qui ont étudié et recoupé des données en rayons X issues du télescope spatial Chandra, et des données radio venant du radiotélescope VLA (Very Large Array ou Très Grand réseau) situé au Nouveau Mexique.
A noter aussi que la bande plus sombre qui semble diviser la nébuleuse IC443 en deux parties est due à la présence d’un nuage obscur plus compact entre la nébuleuse et nous, ce qui provoque une diminution de la luminosité perçue.

Webographie :
https://fr.wikipedia.org/wiki/IC_443
https://millenniumphoton.com/portfolios/ic-443-nebuleuse-de-la-meduse/

 

 

 




L’image du mois d’octobre 2022 : Images de IC1318, la Nébuleuse du Papillon

Avec un peu de retard du au Covid, voici l’image du mois d’octobre 2022 : la Nébuleuse du Papillon ou IC 1318. Compte tenu de sa position haute dans le ciel d’été au voisinage de l’étoile Sadr dans la constellation du Cygne, cette nébuleuse est souvent prise pour cible par les astrophotographes amateurs.

Voici la 1ère version de IC 1318 :

Les habitués reconnaitront tout de suite que cette image est en fausses couleurs et qu’elle a été enregistrée avec les filtres sélectifs à bande étroite 6 nm : SII (centré sur 673 nm), Halpha (centré sur 656 nm) et OIII (centré sur 501 nm). Cette image a été réalisée entre le 7 et le 9 août 2022 en milieu urbain par Julien Denis avec une lunette autoguidée William Optics Redcat 51 de 250 mm suivie d’une caméra ASI 1600 mm. Au total, 9H et 50 mn de poses, réparties comme suit, ont été nécessaires :
filtre SII : 20 x 600 sec.
filtre HII : 24 x 600 sec.
filtre OII : 15 x 600 sec.
Le prétraitement numérique a été assuré avec le logiciel Siril, et le traitement coloré avec le logiciel SHO de Pixinsight.
Comme on peut le voir sur l’image, toute la région autour de l’étoile centrale Sadr (Gamma Cygni, distance = 1 300 AL, magnitude apparente = 2,2) est riche en couleurs traduisant des compositions gazeuses ionisées différentes. Le profil de la nébuleuse du Papillon, nébuleuse en émission et en absorption, ne saute pas immédiatement aux yeux et il faut un petit temps de recherche pour la reconnaître en brun ocré en dessous de l’étoile Sadr. On la distinguera plus nettement sur la deuxième image de cette région cadrée plus serrée avec une lunette de 840 mm de focale.
L’étoile Gamma Cygni possède les ressources nécessaires pour illuminer sur de grandes distances les innombrables draperies éthérées de cette région du ciel : il s’agit d’une étoile 12 fois plus massive que le Soleil et émettant 33 000 fois plus d’énergie que celui-ci ! Ayant atteint le stade de supergéante rouge, le diamètre de l’étoile a enflé pour atteindre 150 fois celui du Soleil. Si Sadr était placée au centre de notre système solaire, ses couches externes atteindraient l’orbite de la Terre !
Outre les nuages de gaz ionisés, cette région abrite également de grandes bandes opaques de poussières, nébuleuses obscures, qui apportent beaucoup de contraste à l’image.
Celle-ci couvre un champ angulaire de 4° environ, soit 8 fois celui de la Pleine Lune.
En cliquant sur l’image ci-dessus, vous ferez apparaître les annotations repérant les autres objets célestes qu’elle contient.
A gauche de l’étoile Sadr, on distingue le jeune amas ouvert NGC 6910 situé à 3 700 AL. Découvert par William Herschel en 1786, de magnitude apparente 7,4, il a également été observé par John Herschel en 1828, et qualifié de groupe pauvre !
A hauteur de l’étoile Sadr, mais complétement à droite de l’image, on trouve un autre jeune amas ouvert M29, magnitude apparente 7,1, découvert par Charles Messier en 1764. Il s’agit d’un amas peu dense, comptant environ cinquante étoiles, situé à 3 740 AL.

Voici maintenant la 2ème version de IC 1318 :
Obtenue en septembre 2022 par Pierre Drumel avec une lunette de focale 840 mm (avec un réducteur), suivie d’une caméra couleurs 2600 mc. Le champ photographié, plus étroit, limité à la seule nébuleuse du Papillon IC 1318B, est représenté cette fois en vraies couleurs, à travers un filtre Optolong L pro, à bande large. L’image finale est obtenue par accumulation, avec le logiciel Pixinsight, de 14 photos posées 5 minutes chacune, conduisant à une exposition globale de 1H10 mn (au lieu de 9H 50 mn).
Cette fois, le profil du papillon, avec une bande noire centrale représentant son corps, apparaît nettement. L’étoile excitatrice Sadr n’est plus dans le champ. Pour comparer les deux versions avec une plus grande facilité, nous présentons ci-dessous la 1ère version en fausses couleurs, agrandie et recadrée à peu près à la taille de la 2ème :
On note tout de suite la différence d’ambiance générale produites par les deux versions, l’une mystérieuse et sévère avec ses teintes de bleu, d’ocre et de noir, l’autre plus aérienne, plus chaude, plus plaisante, avec seulement des volutes rouges (zones d’hydrogène ionisé) sur fond de ciel noir.
Notez aussi la diminution très importante du nombre d’étoiles visibles sur la 1ère version en fausses couleurs. Ce phénomène est général à toutes les images de type SHO.
Remarquez enfin la richesse et la profusion des détails dans les circonvolutions ocre brun de la 1ère version.
Autrement dit, les deux versions, fort différentes, se complètent harmonieusement si l’on veut étudier la structure des régions gazeuses.

 

Webographie :
https://millenniumphoton.com/portfolios/ic1318-nebuleuse-papillon/
https://en.wikipedia.org/wiki/NGC_6910
https://fr.wikipedia.org/wiki/M29

 




L’image du mois de septembre 2022 : M8 ou la Nébuleuse de la Lagune

Pour le mois de septembre 2022, nous retournons dans le ciel profond avec une image encore jamais publiée dans ces colonnes : la Nébuleuse de la Lagune, ou M8 dans le catalogue Messier.
Cliquer sur l’image pour l’observer en plein format.

Cette image a été obtenue en juillet 2022 par Pierre Drumel, avec une lunette apochromatique Skywatcher AP 120/840 ESPRIT-120ED Professional OTA, fixée sur une monture Skywatcher AZ-EQ6 GT SynScan GoTo autoguidée, et munie d’une caméra couleur ZWO ASI 2600 MC Pro Color. Sur 25 clichés de 304 secondes (exposition = 300 secondes + intervalle de 2 secondes + dithering -tramage aléatoire- de 2 secondes), seuls 19 ont été retenus, conduisant à un temps d’exposition global de 1H35 minutes. Le traitement numérique de ces clichés a été assuré avec les logiciels Pixinsight version Ripley, et Corel Paintshop Pro 22.

Située dans la constellation du Sagittaire, en dessous la Nébuleuse Trifide M20, en bordure droite de la Voie Lactée, au-dessus de l’astérisme de la Théière, comme le montre le schéma Stellarium ci-dessous, M8 peut être observée à l’œil nu dans de bonnes conditions:avec un filtre UHC (Ultra High Contrast) qui diminuera les effets nuisibles de la pollution lumineuse et augmentera la brillance de la nébuleuse.

M8 est facilement repérable aux jumelles dans de bonnes conditions, au mois d’août notamment lorsque les nuits sont les plus claires. C’est une nébuleuse diffuse en émission, pouponnière d’étoiles, distante environ de 5 200 AL de nous. De magnitude apparente 6, elle couvre un secteur angulaire de 90 X 40 minutes d’arc, correspondant grosso modo à 3 pleines lunes alignées côte à côte.

La Nébuleuse de la Lagune est constituée par un immense nuage d’hydrogène (d’où la couleur rouge dominante) et de poussières excité par une supergéante bleue, l’étoile 9 du Sagittaire. D’après la NASA, cette étoile massive serait « 2 000 000 fois plus brillante que le Soleil« . Sur l’image, c’est l’étoile la plus brillante au cœur de la nébuleuse, de magnitude apparente 6,9.

Comme de nombreuses nébuleuses diffuses, M8 contient un bel amas ouvert NGC 6530, issu de la nébuleuse, constitué d’une centaine d’étoiles jeunes et très chaudes de type O et B, âgées seulement de 2 millions d’années. C’est le groupe d’étoiles qu’on voit au-dessus du cœur et qui est vraisemblablement devant la nébuleuse.

L’une des caractéristiques remarquables de la Nébuleuse de la Lagune est la présence de nuages sombres connus sous le nom de « globules de Bok » qui sont des nuages en train de s’effondrer en proto-étoiles, leurs diamètres étant de l’ordre de 10 000 AL. Certains de ces globules ont été répertoriés dans le catalogue des nébuleuses sombres de E. E. Barnard. Conduisant le plus souvent à la formation de systèmes d’étoiles doubles ou multiples, ils sont très étudiés actuellement.

L’origine de sa découverte est assez compliquée :
1654 : 1ère observation de la nébuleuse par Giovanni Battista Hodierna, scientifique, architecte et prêtre sicilien.
1680 : observation de l’amas seulement, par John Flamsteed, astronome britannique, ignorant les travaux de Hodierna.
1746 : résolution de plusieurs étoiles de l’amas par Jean Philippe Loys de Chezeaux, astronome suisse, de renommée européenne qui classifia l’objet en qualité d’amas.
1747 : observation de la nébuleuse dans son ensemble par Guillaume Le Gentil, astronome français célèbre pour sa malchance dans l’observation des transits de Vénus en 1761 et 1769 qui auraient permis de mesurer la distance Terre-Soleil avec une grande précision pour l’époque..
1764 : observation de l’amas ouvert par Messier, qui note secondairement l’existence d’une  « lueur » (nébuleuse) autour de l’étoile 9 Sagitarii.
1890 : le nom de « Nébuleuse de la Lagune » est donné à M8 par l’astronome britannique Agnes Mary Clerke.
– découverte par Herschel de la région brillante dans le cœur de la nébuleuse, ayant une forme de sablier, d’où le nom parfois donné de : Nébuleuse du Sablier.
1997 : observation poussée par le télescope Hubble.

Le mois de septembre est encore propice pour observer et photographier la Nébuleuse de la Lagune. Alors, à vos instruments et bonnes soirées dans la douceur de la fin de l’été.

Webographie :
https://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9buleuse_de_la_Lagune
https://www.stelvision.com/astro/fiche-observation/la-nebuleuse-de-la-lagune-m8-aux-jumelles/
https://www.astropolis.fr/catalogue-Messier/articles/M8/astronomie-messier-M8.html
http://jalle-astro.fr/pw/picture.php?/819
https://fr.wikipedia.org/wiki/Globule_de_Bok

 




L’image du mois de juillet 2022 : la Nébuleuse d’Orion ou M42 en HalphaRVB

C’est la vedette du ciel d’hiver ! La grande nébuleuse d’Orion ou M42 est un vaste complexe gazeux évoquant un oiseau qui déploie ses ailes. Nébuleuse par émission et par réflexion, la plus brillante du ciel, cette pouponnière d’étoiles est fascinante dans tous les instruments par ses volutes de gaz, ses chenaux sombres et ses nuances colorées.
Nous l’avons déjà présentée à trois reprises dans ces colonnes : en mars 2011, (on débutait), en mars 2014, avec un APN équipé d’un télé-objectif de 200 mm, et en avril 2016, avec une lunette 80/500 et un APN. Les lecteurs qui souhaitent des informations astrophysiques et/ou techniques sur cette nébuleuse pourront se reporter à ces trois articles.
Cette fois, l’auteur des images ci-dessous, Julien Denis, avait comme projet de réaliser une image composite de M42 résultant de l’association d’une image classique couleur RVB et d’une image Halpha, de manière à faire apparaître les nuages d’hydrogène situés dans et autour de la nébuleuse.

Pour commencer, examinons la photo Halpha en Noir et Blanc de la nébuleuse :
Cliquer sur l’image pour l’observer avec une résolution supérieure.Elle a été réalisée sur 2 nuits, les 24 et 25 janvier 2022, en milieu urbain, avec une lunette de 250 mm William Optics Redcat 51 autoguidée fixée sur une monture Sky-Watcher EQ6 R Pro. Devant la caméra ZWO ASI 1600 MM, un filtre Halpha sélectionne une bande spectrale de 6 nm autour de la raie d’Hydrogène à 656 nm.
Le temps de pose cumulé s’élève à 2H21, constitué par 10 poses de 600 sec, 28 poses de 60 sec, et 98 poses de 10 sec.
Le tout a été assemblé avec le logiciel Pixinsight pour former une image HDR (High Dynamic Range) qui permet de représenter sur un même cliché des niveaux de luminosité très différents, comme ici le cœur très lumineux de la nébuleuse ainsi que les nuages périphériques à peine visibles. Comme on peut le constater sur l’image présentée, le but recherché a été atteint : de très fins détails apparaissent en périphérie et dans le cœur de la nébuleuse qui ne présente aucune saturation.

Passons maintenant à sa version finale en couleur, composée de la couche Halpha ci-dessus et des couches Rouge, Vert, Bleu :
Cliquer sur l’image pour l’observer avec une résolution supérieure
Les couches Rouge, Vert et Bleu ont été réalisées le 26 février 2022, dans le vignoble de Verneuil, avec le même matériel, sauf le filtre sélectif Halpha qui a été successivement remplacé par les filtres colorés R, V, B.
Pour chacun des filtres, les temps d’exposition ont été de 20 poses de 10 sec et de 21 poses de 60 sec, soit au total : 3h 34 mn et 20 sec.
Chaque couche a été traitée en HDR avec le logiciel Pixinsight, et ensuite l’assemblage final en LRVB, toujours avec Pixinsight, avec la couche Halpha en Luminance. L’image ci-dessus présente donc un temps de pose cumulé de 5H 55min.
On peut se contenter de contempler le caractère très esthétique de cette image, mais il faut aussi savoir que de nombreux chercheurs, actuellement, dans le monde entier, cherchent à percer les mystères des images très fouillées de cette nébuleuse fournies par le Télescope Spatial Hubble.

Voici un résumé de ce que l’on sait aujourd’hui.
La nébuleuse apparaît comme un nuage très tourmenté de gaz et de poussière, plein de détails intéressants. Selon leur inspiration, différents observateurs au cours des siècles derniers, ont donné des noms aux principales formes marquantes.
Tout d’abord, on fait une distinction entre le « corps de l’oiseau » qui prend le nom de M42, et la « tête de l’oiseau« , baptisée M43 : voir à ce sujet notre article de mars 2014. La nébuleuse sombre qui forme la bande opaque entre M43 et M42 s’étend bien à l’intérieur de cette dernière (le corps). Bien qu’on ne la voit pas beaucoup, elle esquisse une forme généralement surnommée « la gueule du poisson« . Les régions brillantes de chaque côté sont « les ailes de l’oiseau« . A la base de « la gueule du poisson » se trouve un amas de jeunes étoiles, appelé « l’Amas du Trapèze« , qui n’apparaît qu’avec des instruments de diamètre supérieur à 200 mm. L’extension de « l’aile » au Sud et à l’Est (en bas sur notre image) est appelée « l’Epée », la nébulosité brillante sous le Trapèze : « l’Estocade » et l’extension au Nord et à l’Ouest (en haut) « la Voile ».
L’Amas du Trapèze est parmi les plus jeunes amas ouverts connus, avec de nouvelles étoiles toujours en formation dans cette région. Il fut d’abord représenté comme une étoile triple en 1617 par Galilée, qui n’était pas au courant de la nébuleuse d’Orion. Cette découverte ne fut pas tellement connue, de sorte que Christian Huygens redécouvrit indépendamment l’étoile triple en 1656, en même temps que la Nébuleuse d’Orion. Ces trois premières étoiles sont souvent désignées par les lettres « A », « C » et « D ». Aujourd’hui, on en compte huit, de « A » à « H ». On sait de plus que « H » est double, avec deux composantes de magnitude 15, et que « A » et « B » sont des étoiles variables à éclipses, découvertes en 1975.
Les recherches sur la Nébuleuse d’Orion de ces dernières décennies ont révélé que la partie visible, cette bulle lumineuse de gaz chaud et ionisé entourant les étoiles du Trapèze, n’est que la fine enveloppe d’un nuage de matière, plus grand et plus dense, appelé le Nuage Moléculaire 1 d’Orion (OMC 1). Il se trouve que nous voyons ce nuage presque de face. Les hypothèses sur sa structure se poursuivent activement de nos jours…
La nébuleuse d’Orion a été en permanence un objectif privilégié pour le Télescope Spatial Hubble. Une découverte majeure a été celle des disques protoplanétaires, également appelés « Proplyds«  : systèmes planétaires en formation. La théorie du processus compliqué qui se déroule dans cette « fabrique d’étoiles » qu’est la nébuleuse d’Orion se construit actuellement à partir d’images Hubble prises en janvier 1997.
Affaire à suivre pour les amateurs mordus d’astrophysique….

A noter qu’on distingue très bien la nébuleuse par réflexion NGC 1977 au-dessus de la Tête de l’Oiseau (notre article de mars 2014). Elle est aussi appelée la « Nébuleuse de l’Homme qui court ». Elle apparaît bleue en majorité, car la lumière bleue des étoiles voisines est diffusée plus efficacement par  le gaz de la nébuleuse que la lumière rouge. Les voies sombres sont composées principalement de poussière interstellaire : de fins grains de carbone en forme d’aiguilles.


Webographie :
sur M42 et M43 : http://messier.obspm.fr/f/m042.html
sur NGC 1977 : https://apod.nasa.gov/apod/ap010722.html




L’image du mois de novembre 2021 : M31 ou la Galaxie d’Andromède

Pour le mois de novembre 2021, nous restons dans le ciel profond avec la célèbre et bien connue galaxie la plus proche de la Voie Lactée : la galaxie spirale d’Andromède ou Messier 31.


Cliquer sur l’image pour l’observer en résolution supérieure.

Image déjà publiée dans les débuts de notre site Internet en octobre 2009 (Christophe Mercier), et ensuite en février 2013 (Michel Tharaud), celle-ci révèle non seulement le noyau et les bras spirales de M31, les galaxies M32 (dans les bras de M31) et M110 (à droite de M31), ainsi que le nuage stellaire NGC 224 (plus bas et à gauche de M32), mais aussi et surtout un grand nombre de tâches rouges qui ne sont rien d’autres que que des nébuleuses en émission.
Cette image a été enregistrée par Julien Denis en milieu urbain (Limoges) le 11 octobre 2021, avec une caméra monochrome ASI 1600 MM et sa roue à filtres, placées en aval d’une lunette autoguidée William Optics Redcat 51 (f = 250 mm). Le temps de pose global est de 6,125 heures réparties pour chaque filtre de la façon suivante :
– Luminance : 55 x 1,5 minute,
– Rouge : 55 x 1 minute,
– Vert : 55 x 1 minute,
– Bleu : 55 x 1 minute,
Et grande nouveauté pour M31 : un enregistrement en Halpha de 12 x 10 minutes.
Le traitement numérique de ces 5 enregistrements a été conduit avec un tutoriel Pixinsight trouvé sur Internet : LHalphaRGB Processing : Adding Halpha to RGB and L data.

Pourquoi ajouter un enregistrement Halpha aux classiques enregistrements : Luminance, Rouge, Vert , Bleu ?
Pour essayer de mieux restituer les très nombreuses nébuleuses en émission contenues dans les bras spiraux et dont la plupart ont une dominante rouge, la couleur de la raie de l’Hydrogène alpha à la longueur d’onde 656,3 nanomètres. Ces zones d’hydrogène, ionisées par la lumière ultraviolette des étoiles avoisinantes, se désexcitent en émettant entre autre le rayonnement Halpha.
En zoomant sur l’image agrandie de Julien, on voit très nettement ces nébuleuses rouges, en particulier sur les spirales extérieures, alors qu’elles demeurent invisibles sur la plupart des très nombreuses images de M31 rencontrées sur le Net.
Pour d’autres informations astronomiques sur cette galaxie et ses deux voisines, le lecteur intéressé pourra se reporter aux deux articles d’octobre 2009 et de février 2013 déjà cités.

Une information intéressante pour terminer : la galaxie M31 a servi de cible au télescope spatial Hubble pour enregistrer la plus grande photo jamais réalisée à ce jour : une image composite, comptant 69 536 X 22 230 pixels, soit 1,5 milliard de pixels, ou 4,3 Go compressée, réalisée à partir de 7 398 images acquises par la caméra ACS de Hubble, entre juillet 2010 et octobre 2013, pour un temps de pose global de 16,1 jours.
Si vous voulez voir l’environnement réel de la galaxie M31 et ressentir la notion d’infini grâce à la multitude d’étoiles résolues, rendez-vous sur cette animation réalisée par les ingénieurs de l’ESO :  spacetelescope.org. et tournez la molette de la souris pour zoomer et contempler en vraie grandeur les millions d’étoiles de notre galaxie la plus proche.
On peut déceler plus de 100 millions d’étoiles sur les 1 000 milliards d’étoiles que l’on estime présentes dans cette galaxie qui s’étend sur plus de 60 000 années-lumière. Quand on sait qu’il y a 2 000 milliards de galaxies dans l’Univers observable, on a une représentation très visuelle de la notion d’Infini, et surtout de l’Insignifiance de notre Terre !

Bonnes méditations.




L’image du mois de septembre 2021 : La Nébuleuse du Croissant ou NGC 6888

Pour le mois de septembre 2021, voici une image qui ne nous est pas tout à fait inconnue puisqu’il s’agit de la Nébuleuse du Croissant, ou NGC 6888, déjà publiée en mars 2013. A l’époque, Jean Pierre Debet l’avait enregistrée à travers 3 filtres interférentiels à bande spectrale étroite (6 nm) :
– Soufre II, centrée sur la longueur d’ondes verte à 501 nm, enregistrement noté S,
– Hα, centrée sur le rouge à 656 nm, noté H,
– Oxygène III, centrée sur un rouge profond à 670 nm, noté O,
et restituée en fausses couleurs au moyen du logiciel « Pixinsight » selon la palette « Hubble » qui attribue les 3 couleurs fondamentales :
Rouge : à l’enregistrement S,
Vert : à l’enregistrement H,
Bleu : à l’enregistrement O.


Cliquer sur l’image pour l’observer avec une résolution supérieure.

L’image de la Nébuleuse du Croissant que nous présentons aujourd’hui a été réalisée en milieu urbain par Julien Denis sur 3 nuits en juillet 2021 au moyen d’une lunette Sky Watcher Esprit 100 ED, fixée sur une monture Sky Watcher EQ-6 R Pro, équipée d’une caméra monochrome ASI1600 MM pro, de sa roue à filtres et de seulement 2 filtres : Hα (31 X 10 minutes) et OIII (34 X 10 minutes), soit un temps d’exposition global de 10H50. La restitution a été conduite avec Siril pour le prétraitement (Julien) et Pixinsight pour le traitement final (Jean Pierre), selon la palette « HOO » qui attribue les 3 couleurs :
– Rouge à l’enregistrement Hα (vraie couleur),
– Verte à l’enregistrement OIII (fausse couleur),
– Bleue à l’enregistrement OIII (fausse couleur).
Cette palette restitue correctement les zones d’Hydrogène de couleur rouge qui contrastent alors nettement avec les zones d’Oxygène traduites en couleur bleue.

Découverte par William Herschel en 1792, la nébuleuse du Croissant 6888, de magnitude 7.4, à 5 000 années-lumière de nous, est située dans la constellation du Cygne sur la ligne Deneb-Albiréo, à proximité de l’étoile centrale Sadr dans la direction d’Albiréo. S’étendant sur 25 années-lumière, elle est vue depuis la Terre sous un angle de 17 minutes d’arc, correspondant grosso-modo à une demi-pleine Lune.

Avec le Casque de Thor (NGC 2359) dans la constellation du Grand Chien, la nébuleuse du Croissant NGC 6888 constitue l’une des deux plus célèbres “bulles de Wolf-Rayet”. Ce terme, utilisé la 1ère fois dans une publication scientifique en 1993, fait référence à une nébuleuse en émission s’étendant autour d’une étoile de Wolf-Rayet. Celles-ci comptent parmi les plus massives et les plus chaudes que l’on connaisse (70 000°C).
Après la  fusion de tout leur Hydrogène en Hélium, les réactions thermonucléaires entretenues par les énormes températures et pressions qui règnent en leurs cœurs se poursuivent aux stades suivants par la fusion de l’Hélium en Carbone, puis en Oxygène et en Silicium…., jusqu’au Fer, où elles finissent par exploser en supernovas…
Ces réactions très énergétiques font naître un vent stellaire ultra-violent (2 à 3 000 km/sec) qui éjecte et disperse d’énormes quantités de gaz dans l’espace environnant. La percussion de ce vent stellaire avec la matière gazeuse précédemment éjectée par l’étoile crée une onde de choc qui, en se propageant à la fois vers l’intérieur et l’extérieur, excite les gaz qu’elle rencontre et les fragmente en structures complexes.
Sous l’effet de cette excitation, à laquelle il faut ajouter celle due à l’important rayonnement ultra-violet dégagé par l’étoile de Wolf-Rayet (ici : WR 136 reconnaissable – point blanc en grossissant – sur la photo au centre la nébuleuse), les gaz s’ionisent et prennent des couleurs magenta, orange et parfois verte, qui dépendent de leur composition chimique et de l’intensité de leur ionisation. C’est l’enveloppe gazeuse colorée dans les bandes Hα et OIII (qui cache parfois l’étoile centrale) que l’on nomme bulle de Wolf-Rayet.

Beaucoup de nébuleuses en émission présentent une dominante rouge à la longueur d’onde 656,3 nm,  (vraie couleur de la raie rouge de l’Hydrogène), en raison de la forte présence d’Hydrogène éjecté dans les gaz interstellaires et de son potentiel d’ionisation relativement bas. Le filtre rouge Hα utilisé ici est donc judicieux. Si l’ionisation est plus intense, comme c’est le cas ici pour NGC 6888, d’autres éléments chimiques sont ionisés et les nébuleuses peuvent alors émettre, non seulement dans d’autres nuances de rouge (vu par le filtre Oxygène III à 670 nm qui sera restitué ici volontairement en bleu), mais aussi dans le vert  et le bleu (Hydrogène Hβ à 486,1 nm) qui seront ignorés. Ainsi, en examinant le spectre des nébuleuses en émission, les astronomes ont montré que la plupart sont formées d’environ 90 % d’Hydrogène, le reste étant de l’Hélium, de l’Oxygène, de l’Azote et d’autres éléments.

En agrandissant l’image présentée, on distingue un petit trou sombre au milieu de la nébuleuse : ce n’est pas un artefact, mais une région plus obscure de l’objet.

Avec des yeux de lynx, on discerne au bas de la photo (un peu à droite du centre) le cercle presque parfait de la Nébuleuse de la Bulle de Savon (à ne pas confondre avec la Nébuleuse de la Bulle).
Sur la version « sans étoiles » ci-dessous, on la distingue plus facilement. Au besoin, cliquer sur l’image pour obtenir une aide au repérage.

Webographie :
http://www.cidehom.com/apod.php?_date=090915
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bulle_de_Wolf-Rayet
http://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9buleuse_en_%C3%A9mission
https://millenniumphoton.com/portfolios/ngc6888/




L’image du mois de juin 2016 : la Grande Ourse

La Grande OursePour le mois de juin, voici une image classique de la plus connue et de l’une des plus vastes constellations : la Grande Ourse. Cette photo a été enregistrée alors que le fond du ciel était éclairé par la Lune qui était au-delà de son premier quartier, mais la météo clémente et l’envie d’essayer le dispositif de suivi « Skytracker » ont été les plus forts…
Cliquer sur l’image pour l’observer en résolution supérieure.
On distingue très clairement les 7 étoiles les plus brillantes dont le dessin caractéristique a été remarqué depuis la nuit des temps. De nos jours, cet astérisme est connu sous le nom de « Grande Casserole » ou « Grand Chariot », mais les civilisations antérieures y ont vu une cuillère, une charrue, un troupeau de bœufs ou encore un groupe de sept sages, ou de sept trônes…
Cette photo a été réalisée par Michel Vampouille en mai 2016 avec un APN Canon EOS 40D équipé d’un objectif Samyang de focale 14 mm, monté sur le dispositif de suivi « Skytracker », lui-même fixé sur un pied photo classique. Le temps de pose de chaque photo est de 1 minute, avec une ouverture de F/3,5 et une sensibilité de 800 ISO. Un temps de pose supérieur donnait un fond de ciel vraiment trop clair. Un total de 37 photos ont été cumulées avec le logiciel Pixinsight qui a réussi à atténuer l’important gradient lumineux qui se trouvait dans le bas de l’image.

Observation de la Grande Ourse :
Pour les observateurs situés au-dessus de 41° de latitude Nord, la Grande Ourse est une constellation circumpolaire : elle tourne autour de l’étoile Polaire en une année et ne descend jamais en dessous de l’horizon. Pour les villes situées plus au sud, le Chariot disparaît sous l’horizon pendant l’automne.

En grec, le mot « ours » se dit « arktos », préfixe qu’on retrouve dans « Arcturus » qui signifie « le gardien des ours ». Cette étoile porte ce nom en raison de sa proximité avec la Grande Ourse et la Petite Ourse. Arcturus appartient à la proche constellation du Bouvier, le gardien du « troupeau de bœufs », sans doute en relation avec ce nom parfois donné à la Grande Ourse.

La Grande Ourse est à l’origine du terme « septentrional » : les Romains appelaient cette constellation « septem triones » c’est-à-dire « les sept bœufs de labour » qui tournent sans relâche autour de l’étoile Polaire.

L’astérisme formé par les 7 étoiles les plus brillantes se repère facilement par observation directe. Il est si brillant et si caractéristique que Johann Bayer (passionné d’astronomie qui, en 1604, introduisit une nomenclature simplifiée des étoiles) partit du bout (Dubhé) et remonta jusqu’à Alkaid pour dénommer les étoiles au lieu de les classer par magnitude. C’est pour cette raison qu’on trouve successivement : α UMa = Dubhé, β UMa = Merak , γ UMa = Phecda, δ UMa = Megrez, ε UMa = Alioth, ζ UMa = Mizar et η UMa = Alkaid, ainsi qu’il est mentionné sur le schéma ci-dessous.
La Grande OursePour trouver une silhouette ressemblant vaguement à un ours, il faut aller chercher d’autres étoiles beaucoup moins visibles qui forment la tête, le corps et et les pattes. On constate alors que la Grande Casserole représente l’arrière-train et la queue de l’ours.
Cliquer sur la photo pour avoir les dessins des constellations en surimpression.

Sur la photographie, on reconnaît les constellations voisines plus par leurs noms que par leurs formes : le Dragon, les Chiens de Chasse et la Chevelure de Bérénice. Avec leurs étoiles de faible luminosité, celles du Lynx, du Petit Lion et du Cancer, rarement montrées, sont plus difficiles à distinguer et à imaginer. Quant au Lion, il serait évident si on en voyait une plus grande partie.

Un autre graphisme avec d’autres étoiles toujours aussi peu visibles (voir ci-dessous) est parfois donné  pour représenter au plus près le profil d’un ours. A vous de choisir celui qui vous semble le plus facile à repérer sur le terrain.
Autre graphisme
Informations sur l’étoile Mizar :
Il est intéressant de noter que Mizar (ζ UMa), la 2ème étoile  du milieu du « manche » de la Casserole, distante de 78 années-lumière, de magnitude apparente 2.27, est un objet astronomique qui a permis de nombreux tests et découvertes.
Tout d’abord, elle est connue pour posséder une compagne dénommée Alcor, de magnitude 4. Discernable à l’œil nu, elle est visible sur les photos présentées. Ces deux étoiles sont distantes de plus d’un quart d’année-lumière et bien que leurs mouvements propres montrent qu’elles se déplacent ensemble, on ne sait toujours pas si elles forment un vrai système binaire, et non une binaire optique comme on le pense actuellement [1]. Une tradition non vérifiée voudrait que ce couple ait servi à tester l’acuité visuelle des soldats de Gengis Khan (1162-1227) et de Charles Quint (1500-1558). Ceux qui distinguaient ces 2 étoiles à l’œil nu étaient admis dans le corps des archers, alors que les autres étaient versés dans celui des fantassins. De nos jours, ce test est souvent repris à chaque séance d’observation sur le terrain.
Mizar fut aussi la première étoile binaire télescopique découverte, très probablement en 1617 par Galilée et son assistant Benedetto Castelli. Plus tard, vers 1650, Riccioli écrivit que Mizar paraissait double. Cette étoile double possède 2 composantes : Mizar A, de magnitude 2,4, et Mizar B, de magnitude 3,96, séparées de 380 UA (soit 12 secondes d’arc). Mizar B tourne très lentement autour de Mizar A, la période de révolution étant d’environ 5 000 ans [2] .
Mizar A fut ensuite la première binaire spectroscopique découverte, par Pickering en 1889. Les deux composantes, trop proches pour être distinguées visuellement à l’époque, diffèrent par leurs spectres et tournent l’une autour de l’autre en une vingtaine de jours. On découvrit plus tard que Mizar B était également une binaire spectroscopique [3].
En 1996, les composantes du système binaire Mizar A furent visualisées en très haute résolution au Navy Precision Optical Interferometer (NPOI, dans l’Arizona) par synthèse d’ouverture. Ce fut le premier objet astronomique observé par cet interféromètre astronomique optique [4] qui est aujourd’hui dépassé en résolution par CHARA array et Magdalena Ridge Observatory Interferometer.

La Grande Ourse renferme quelques galaxies et nébuleuses, mais la focale utilisée et surtout le traitement numérique pour atténuer la pollution lumineuse de la Lune ne facilitent pas leur repérage.

M81 et 82En observant attentivement dans la direction γ UMa –> α UMa, on distingue les galaxies voisines M81 (galaxie de Bode, magnitude 6,9) et M82 (galaxie du Cigare, magnitude 8,4) plus par leur position que par leur aspect. Formant un triangle équilatéral avec Alkaid et Mizar, on devine, en renforçant numériquement les faibles lumières, M101, la galaxie du Fuseau de magnitude 7,7. Cliquer sur l’image ci-dessus pour localiser M 101.
Les autres galaxies, M108 (galaxie de la Planche de Surf) et M109 (galaxie de l’Aspirateur), de plus faible luminosité ne sont pas visibles. Il faudra reprendre cette image dans de meilleures conditions.

Quant aux autres constellations : le Petit Lion, le Lynx, les Chiens de Chasse, leurs étoiles respectives sont trop peu lumineuses pour dessiner une forme ressemblant quelque peu à leur appellation. On pourra retenir qu’elles ont été « découvertes » toutes les trois entre 1660 et 1687 par Johannes Hevelius, un astronome polonais découvreur de comètes et compilateur d’un catalogue d’étoiles qui a souhaité comblé les vides entre la Grande Ourse et les constellations qui l’entourent, à savoir : le Lion, les Gémeaux, le Cocher, et le Bouvier. A ce titre, elles sont classées dans la catégorie des constellations dites « modernes ».
La constellation des Chiens de Chasse contient cinq objets du catalogue Messier : quatre galaxies (M51, M63, M94 et M106) et un amas globulaire (M3). C’est une idée de cible intéressante pour les prochaines observations.

Webographie :
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Zeta_Ursae_Majoris
[2] http://assos.utc.fr/orion/legendes-mythologiques/mythologie_-la-grande-ours/
[3] hhttps://fr.wikipedia.org/wiki/Zeta_Ursae_Majoris
[4] https://fr.wikipedia.org/wiki/Navy_Precision_Optical_Interferometer

Rédaction : Michel Vampouille




L’image du mois de janvier 2015 : NGC 891

ngc891hrCette superbe galaxie spirale répertoriée sous le numéro 891 dans le catalogue NGC (23 dans le catalogue Caldwell) a été photographiée en Haute Vienne par Jean Pierre Debet au mois d’octobre 2014. Elle a été découverte en août 1783 par Caroline Herschel, sœur de William et première femme astronome professionnelle.
Visible depuis la Terre dans la constellation d’Andromède, culminant jusqu’à près de 85° de hauteur en automne, c’est un objet de choix pour les astrophotographes qui cherchent à restituer au mieux l’épaisse bande de poussières qui semble la fendre en deux parties symétriques. Elle intéresse aussi beaucoup les scientifiques car elle ressemble sans doute à notre Voie Lactée vue par la tranche par un observateur qui se situerait très loin de nous [1-2].
Cliquer sur l’image pour l’observer en résolution supérieure.

La galaxie NGC 891 est située à 30 millions d’années-lumière de nous, sur une ligne qui relierait l’étoile Almaak (Andromède), dont elle est assez proche, et Algol (dans la constellation de Persée), ainsi que le montre le schéma ci-dessous construit à partir d’une image tirée de Stellarium. Avec une magnitude apparente de 10,5 et une taille de 100 000 X 20 000 années-lumière, correspondant à champ visuel de 13,5 X 2,8 minutes d’arc, elle est assez facilement observable dans un instrument d’amateur de diamètre égal ou supérieur à 200 mm.

positionngc891Il y a trois grands types de galaxies : les elliptiques, les spirales et les irrégulières. Celle-ci est très probablement une galaxie spirale du type Sa, selon la classification d’Hubble, ou Sb. En effet, compte tenu de la vue de profil que nous en avons, les deux configurations : galaxie barrée (Sb) ou non barrée (Sa) sont plausibles.

À l’époque (1920) de la réalisation de sa classification qui est entièrement basée sur la caractéristique morphologique visuelle, Hubble pensait que les différents types galactiques, résumés sur le schéma ci-dessous, correspondaient à un degré d’évolution variable de ces objets, partant d’un état sphérique sans structure de type E0, puis s’aplatissant progressivement : type E1 à E7, avant de produire les bras spiralés : types Sa, Sb, Sc, ou SBa, SBb, SBc. Cette hypothèse d’évolution a depuis été totalement invalidée, mais la dénomination en termes de « galaxie précoce » pour les elliptiques et « galaxie tardive » pour les spirales est par contre, toujours usitée [3].

hubblesequenceLes galaxies spirales contiennent généralement beaucoup de gaz et de poussières en rotation. De ce fait, elles se sont aplaties, par les mêmes processus de collisions entre poussières et de « frottements » poussière/gaz qui ont fait que le système solaire est devenu plan. Leur bulbe est souvent aplati lui aussi [4].

Cette galaxie est assez semblable à la nôtre, tant par ses dimensions que par sa forme. Les étoiles les plus âgées tournent à proximité du noyau central, tandis que les extrémités des bras hébergent les étoiles les plus jeunes. Des filaments de poussière, vestiges de nombreuses naissances stellaires ou d’explosions de supernovæ comme celle qu’observèrent les astronomes en 1986, sont très présents sur et autour du plan médian. Naissance et mort des étoiles produisent en effet de puissants vents stellaires qui propulsent gaz et poussières à de grandes distances. La supernova de 1986 n’est plus observable dans le domaine visible aujourd’hui, mais les astrophysiciens continuent à la suivre dans les bandes radio.

La galaxie NGC 891 et ses « voisines » : NGC 925, 1003, 1058 pour les plus importantes, subissent toutes l’influence gravitationnelle de NGC 1023. Leur rassemblement est souvent dénommé le « groupe de galaxies NGC 1023 » [2]. Sa configuration est montrée sur le schéma « Stellarium » ci dessous.

ngc1023L’image présentée est le résultat de l’addition sous « Pixinsight » de 4 images distinctes : 1 pour la luminance, composée de 45 poses de 3 minutes en binning 1, 1 pour le rouge avec 27 poses de 90 secondes, 1 pour le vert avec 24 poses de 90 secondes et enfin 1 pour le bleu avec 30 poses de 90 secondes, les 3 couleurs en binning 2. Le temps global d’exposition est donc de 4heures et 16 minutes. La formule optique employée est un Célestron C9 autoguidé en parallèle et muni d’un réducteur qui aboutit à une focale de 1550 mm. La prise de vue est réalisée avec une caméra Sbig STF 8300, munie d’une roue à filtre.

Webographie :

[1] http://fr.wikipedia.org/wiki/NGC_891
[2] http://en.wikipedia.org/wiki/NGC_891
[3] http://fr.wikipedia.org/wiki/Galaxie
[4] http://forums.futura-sciences.com/planetes-exobiologie/422626—–meme-niveau.html

Rédaction : Michel Vampouille