L’image du mois de Janvier 2025 : M33 ou la Galaxie du Triangle

Commençons l’année avec une nouvelle image du ciel profond : M33 ou la galaxie du Triangle. Cette galaxie est située dans la constellation du même nom, dans une position symétrique de M31 par rapport à la ligne droite de la constellation d’Andromède. Elle est donc très facile à repérer.
M33 constitue une cible de choix pour les astrophotographes : ses dimensions et les détails qu’il est possible de saisir en font l’une des galaxies les plus belles et impressionnantes du ciel boréal. Il s’agit d’un grand classique du ciel d’automne, apprécié autant par les débutants que par les photographes expérimentés. Pour les premiers, elle représente un « passage obligé » à la difficulté souvent sous-estimée ; tandis qu’elle représente une source de défis renouvelés pour les seconds, qui chercheront notamment à mettre en valeur ses très nombreuses régions de formation d’étoiles.

Cette photographie de M33 est l’œuvre de Pierre Drumel, astrophotographe chevronné, obtenue le 28 Novembre 2024, avec une lunette Askar FR 400, autoguidée (logiciel Asiair), équipée d’une caméra refroidie ZWO ASI 2600 MC et d’un filtre Optplong L Pro. Le temps de pose global est de 2H30 résultant de l’empilement de 50 photos de 3 minutes chacune. Le pré-traitement et le traitement sont effectués avec le logiciel PixInsight (Drizzle, Blur et Starless), le post-traitement cosmétique avec Corel PaintShop Pro.

Cataloguée pour la première fois par Charles Messier en 1764, la galaxie du Triangle avait probablement déjà été observée auparavant, étant visible à l’œil nu lorsque les conditions s’y prêtent. Mais elle n’avait pas été répertoriée. Son étude astronomique remonte au moins au milieu du XIXème siècle, puisque William Parsons, 3ème comte de Rosse, avait dès 1850, suggéré que sa structure présentait des spirales. Riche astronome irlandais, il s’était fait construire un gigantesque télescope, le « Léviathan » (f = 17 m, D = 1830 mm, miroir en bronze), le plus grand du monde à l’époque. Ce télescope devint obsolète vers 1885, à l’avènement de l’astrophotographie.

C’est la troisième galaxie la plus massive (71′ X 42′, soit 2 Pleines Lunes environ) du Groupe Local, après celle d’Andromède (190 × 60′) et la Voie Lactée, mais devant le Grand Nuage de Magellan. C’est aussi la troisième galaxie la plus étendue : 55 000 années-lumière de diamètre, derrière notre Voie Lactée (110 000 années-lumière) et la galaxie d’Andromède (220 000 années-lumière).
Sa masse, évaluée à 60 milliards de masses solaires et constituée à près de 85% de matière noire, ne représente que 5 % de la masse de la galaxie d’Andromède.
Avec une magnitude apparente de 6.30, mais une faible magnitude de surface, elle est à la limite de l’observation à l’œil nu dans un ciel parfait.
La distance de M33 au Soleil a été évaluée en 2004 à travers trois différentes méthodes, qui ont donné des résultats compris entre 2,7 (Céphéides) et 3,1 milliards d’années-lumière (binaire à éclipses). Pour mémoire, la distance de la galaxie d’Andromède au Soleil est du même ordre de grandeur, soit 2,5 milliards d’années-lumière.

Depuis la Terre, la galaxie du Triangle est vue quasiment de face (avec une inclinaison de 9° seulement), ce qui permet d’étudier en détail sa structure. Isolée au sein du groupe local, elle est dépourvue de galaxie satellite. Bien qu’en interaction gravitationnelle à la fois avec la Voie Lactée et M31, ces effets demeurent très limités et ne se traduisent pas encore par des déformations de sa structure. La mesure du redshift démontre cependant bien que M33 est l’une des rares galaxies à se rapprocher de la Voie Lactée, et non à s’en éloigner.

Cette absence d’interactions actuelles notables avec d’autres objets proches et massifs nous permet d’admirer une galaxie spirale dont la structure n’est pas altérée : celle-ci présente donc des bras réguliers, une forme globale assez symétrique, sans barre centrale reconnaissable. La galaxie M33 est du type dit  « SA(s)ad », ce qui signifie :

  • une galaxie à disque (« S »), c’est à dire présentant un disque galactique autour d’un bulbe central;
  • de forme spirale régulière (A), c’est à dire sans barre centrale (certaines recherches tendent cependant à mettre en évidence la présence d’une barre assez courte au centre de la galaxie ; sans présence d’un trou noir supermassif) ;
  • sans anneaux (« s ») ;
  • avec des bras spiraux assez ouverts (« cd »).

La galaxie du Triangle est en effet suffisamment proche pour observer de manière détaillée en son sein, certaines des nébuleuses les plus grandes, sans même utiliser une longue focale…. Sur l’image de la galaxie dans son ensemble analysée avec des plug-ins du logiciel PixInsight, Pierre a identifié de nombreux amas globulaires et nébuleuses sous leur forme individualisée.

Certaines de ces nébuleuses sont tellement vastes et lumineuses qu’elles disposent de leur propre numéro dans les catalogues NGC et IC. C’est le cas par exemple des nébuleuses NGC 588, NGC 592, NGC 595 et, surtout de NGC 604 (la plus haute).
Parfois appelée « la » nébuleuse du Triangle, elle s’étend sur plus de 1 500 années-lumière et elle est la deuxième région HII la plus active de tout le groupe local, avec une luminosité estimée à plus de 50 millions de fois celle du Soleil !
NGC 604 est une énorme nébuleuse en émission, du même type que la nébuleuse d’Orion (M42), avec la même composition chimique, mais 6 500 fois plus brillante ! C’est parce qu’elle très éloignée de nous qu’elle nous apparait comme un banal petit point sur la photo. Si NGC 604 occupait la place de M42, elle remplirait plus d’un tiers du ciel et serait visible en plein jour avec la même luminosité que Vénus. La distance qui nous sépare de la nébuleuse d’Orion (1500 années-lumière) correspond d’ailleurs à la dimension propre de NGC 604…!
L’avenir de M33 est fortement lié à celui des deux galaxies dominantes du groupe local, à savoir, notre Voie Lactée et la galaxie d’Andromède. Il est maintenant établi que ces deux dernières entreront en collision dans 4 milliards d’années environ pour former une galaxie géante déjà dénommée « Lactoméda« . Pour M33, le scénario le plus vraisemblable est celui d’une absorption en plusieurs étapes, avec un premier passage rapproché à proximité de Lactomeda, au cours duquel elle perdra une partie significative de sa masse (étoiles et gaz), arrachée par l’énorme attraction gravitationnelle de la nouvelle galaxie géante, qui la freinera fortement à cette occasion. Une fois ralentie, M33 s’éloignera un temps avant de replonger, cette fois sans doute définitivement, au sein de Lactomeda pour former une galaxie elliptique encore plus massive… « Trilactomeda, peut-être  ?»
Quel que soit le nom de cette nouvelle galaxie, il ne restera alors plus aucune trace de la belle galaxie spirale que fût M33…!

Webographie :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Galaxie_du_Triangle
https://fr.wikipedia.org/wiki/Galaxie_du_Triangle#/media/Fichier:Triangulum_IAU.svg
https://millenniumphoton.com/portfolios/m33/
https://www.cidehom.com/apod.php?_date=211112
https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/astronomie-galaxie-triangle-cachait-motif-deux-bras-103035/




Ephémérides du mois d’août 2024

Les éphémérides du mois d’août 2024 ont été tirées du Guide du Ciel 2023/2024 de Guillaume Cannat, du logiciel Stellarium ainsi que du site Heavens Above. Sont listées uniquement les plus importantes des observations à réaliser près de Limoges (lat. 45.85° et long. 1.25°) à l’heure légale.

04/08 – Nouvelle Lune à 13h13
12/08 – Premier Quartier
19/08 – Pleine Lune à 20h26, ou Pleine Lune de l’Esturgeon car la migration des esturgeons vers les rivières pour pondre leurs oeufs a lieu généralement en cette période. Cette Pleine Lune est aussi appelée Pleine Lune rouge pour la teinte rougeâtre qu’elle prend souvent dans la brume estivale.
26/08 – Dernier Quartier

Amas ouvert des Pléiades (Messier 45), photo prise par l’adhérent Michel Vampouille en 2015.


03/08
– à l’aube du 03 août (vers 05h30), remarquez l’alignement d’un très mince croissant lunaire avec Castor et Pollux des Géméaux juste au-dessus de l’horizon est-nord-est. La Lune aura 3° de hauteur et 2% d’illumination. A 06h, ll sera âgé de 31h avant la Nouvelle Lune, se situe à 6° de hauteur et à 60° d’azimut.

Essayez de voir le fin croissant lunaire à 56° d’azimut vers 05h30 du 03/08, alors que le Soleil sera a 11° sous l’horizon.

05/04 – Mercure est stationnaire puis elle rétrograde pendant 23 jours.
05/08 – Si vous avez raté le fin croissant lunaire du 03 août, essayez ce soir : vers 21h50, il aura environ 2% d’illumination et se situe à 2° de hauteur à 288° d’azimut. Le Soleil sera à 6° sous l’horizon. A la même occasion, essayez de repérer la conjonction de Vénus juste à gauche de ce mince croissant de Lune au-dessus de l’horizon ouest-nord-ouest. Leur séparation sera d’environ 1,6°.
07/08 – A partir de 02h07 jusqu’au lever du jour, admirez les quatre lune galiléennes à l’est du disque de Jupiter.
09/08 – De 03h16 à 06h50, Io puis Ganymède projettent tour à tour leur ombre sur Jupiter. Les doubles passages d’ombres sur Jupiter sont relativement fréquents, même si nous ne pouvons en voir que quelques-uns cette année en Europe.
12/08 – maximum de l’essaim d’étoiles filantes des Perséides, ses bolides sont extrêmement lumineux et longs et laissent souvent de très belles traces visibles durant plusieurs secondes. Le radiant se situe dans Persée à la mi-août, mais en fait, les premières Perséides apparaissent dès le 17 juillet dans Cassiopée, puis le radiant dérive lentement vers Persée. Très rapides lors de leur entrée dans l’atmosphère (59 km/s), les Perséides laissent régulièrement des traînées longues, brillantes, persistantes et souvent colorées (orange, vert, rouge. Cette année, le maximum se produit en début de lunaison et notre satellite se couche à l’ouest-sud-ouest pratiquement au moment ou Persée se hisse au-dessus de l’horizon nord-est.
14/08conjonction entre Mars et Jupiter (séparation env. 0,4°) : le 14 et le 15 à partir de 02h au-dessus de l’horizon est-nord-est, ces deux planètes sont à moins de 0,4° d’écart apparent et elles forment une très belle paire. A l’oeil nu, vous pouvez percevoir la différence de couleur de ces deux astres: Jupiter est d’un blanc très pur et, par contraste, la teinte orangée de Mars est évidente.
15/08 – curiosité : du 15 au 23 août Mercure traverse d’est en ouest le champ du coronographe LASCO C3 de la sonde SOHO.
16/08 – maximum de l’essaim météoritique des Kapa Cygnides, dont la période d’activité se décale d’année en année depuis sa découverte. Leur vitesse de pénétration atmosphérique est de 21,6 km/s, le taux horaire moyen au zénith est de 3. C’est un essaim relativement concentré autour de son radiant – est de Véga en 2021 – ce qui se prête bien à une observation télescopique ou vidéo. Cependant, n’hésitez pas à consacrer quelques heures aux Kappa Cygnides sans instrument, même si l’éclat de la Lune gobeuse croissante est perturbant cette année.
19/08 – maximum de l’essaim météoritique des Iota Aquarides nord, dont la période d’activité s’étend du 11 au 31 août, leur vitesse de pénétration atmosphérique est de 31 km/s et le taux horaire moyen au zénith est de 3.
21/08 – les quatre principaux satellites de Jupiter – Io, Europe, Ganymède et Callisto – sont installés dans leur ordre naturel à l’est de la planète cette nuit.
21/08conjonction et occultation de Saturne par la Lune ! La conjonction a lieu à 04h45 avec une séparation apparente de 0,4°. C’est le rendez-vous de l’été pour les observateurs équipés d’un instrument permettant de voir les anneaux de Saturne, qui sont à peine inclinés actuellement (3,1°). Ensuite, la Lune gobeuse décroissante occulte Saturne, ses anneaux et ses lunes. L’heure de l’immersion (occultation) est 05h23 et Saturne commence son émersion (réapparition) à 06h25. Le spectacle commence par la disparition de Titan, suivie trois minutes plus tard par celle de Saturne. L’émersion se produit dans le ciel déjà clair de l’aube, les deux astres se situant alors à une trentaine de degrés de hauteur au-dessus de l’horizon sud-ouest.
21/08 – conjonction entre la Lune et Neptune à 23h30, séparation environ 0,2°. L’illumination de la Lune est de 93%.
26/08 – avec la migration de la Lune vers l’aube, cette semaine nous offre des heures et des heures de nuit noire pour apprécier la Voie lactée et pour admirer le retour d’Orion et de Sirius.
26/08 – conjonction entre la Lune et les Pléiades à 05h28, avec une séparation apparente de 0,1°. Durant la nuit du 25 au 26 août, utilisez des jumelles ou une lunette pour suivre le déplacement du quartier lunaire au sud des étoiles les plus brillantes de l’amas ouvert des Pléiades.

Le Dernier Quartier traverse le sud des Pléiades en fin de nuit. Utilisez un instrument pour admirer les occultations qui s’enchaînent et mettent en évidence d’une façon spectaculaire le mouvement propre de notre satellite.

26/08 – si vous êtes photographe, utilisez la clarté du gros croissant lunaire qui se lève pour révéler le paysage sous le pilier de la Voie Lactée se dressant majestueusement au-dessus de l’horizon sud-ouest.
27/08 – Mars passe à 1,1° au nord de la nébuleuse du Crabe (Messier 1).
27/08
– en plein jour : alors que le Soleil franchit le méridien, pointez vos jumelles vers le gros croissant lunaire qui surplombe l’horizon ouest d’une vingtaine de degrés : Jupiter se situe à 5° au sud et son éclat est largement suffisant pour qu’il soit possible de la voir dans un ciel bleu bien transparent.
27/08 – conjonction entre la Lune et Mars, Jupiter sera aussi au rendez-vous. Vous pouvez voir les astres au plus près dès leur lever à l’est-nord-est au cœur de la nuit du 27 au 28.

Le 27 et le 28 avant l’aube, Jupiter et Mars accueillent la Lune dans le Taureau, au-dessus de l’horizon est-nord-est.

28/08 – Mercure est stationnaire en ascension droite et termine sa rétrogradation; elle circulera vers l’est de l’écliptique durant 89 jours.
31/08 – A l’aube, observez aux jumelles le rapprochement de l’amas de la Crèche et du croissant lunaire au-dessus de l’horizon est-nord-est. A 05h30, la Lune aura 8% d’illumination surfacique et l’amas sera à environ 9° de hauteur.
31/08 – maximum de l’essaim météorique des Alpha Aurigides, dont la période s’étend du 25 août au8 septembre. Vitesse de pénétration atmosphérique : 66 km/s, taux horaire moyen au zénith : 6.

Vous pouvez consulter les passages visibles de l’ISS sur le site de Heavens Above directement le jour de votre observation ou les deux jours maximum qui la précèdent. En effet, la trajectoire de la Station Spatiale est constamment mise à jour. Voici la procédure :

Ouvrir le site Heavens Above. Dans “Configuration” => Changez votre lieu d’observation (la page ouverte avec ce lien est configurée avec les coordonnées de Limoges) => Dans “Sélectionnez une localisation => Dérouler vers le bas => Indiquez le nom de la ville ou les coordonnées de votre point d’observation => cliquez sur Recherche => changer, si besoin, votre fuseau horaire (GMT + 2:00) => ACTUALISER.Sur le nouvel écran => Satellites => ISS.Cette nouvelle page indique les passages visibles de l’ISS à une période donnée. L‘ISS sera visible les 05, 06, 07, 08 , 10, 11, 12, 13 et 15 août

Vous pouvez aussi charger l’application ISS Detector dans votre smartphone. Votre position le jour de l’observation et la date fournies par le GPS permettront à cette application de vous lister les horaires des passages de l’ISS dans votre ciel du moment. Une alarme et une carte du ciel vous indiqueront quand et où il faut commencer à observer !

Bonnes observations !

 




Ephémérides du mois de juillet 2024

Ces éphémérides estivales de ce mois de juillet ont été tirées du Guide du Ciel 2023/2024 de Guillaume Cannat, du logiciel Stellarium ainsi que du site Heavens Above. Sont listées uniquement les plus importantes des observations à réaliser près de Limoges (lat. 45.85° et long. 1.25°) à l’heure légale.

06/07 – Nouvelle Lune à 0h57
13/07 – Premier Quartier
21/07 – Pleine Lune à 12h17, ou Pleine Lune du tonnerre, au mois de juillet il n’est pas rare que le ciel se couvre et que le tonnerre gronde !
28/07 – Dernier Quartier

01/07La Voie lactée est imposante en ce début d’été, admirez son arche en début de nuit et son impressionnant pilier lorsqu’elle enveloppe le zénith avant l’aube. Utilisez la clarté du croissant lunaire qui se lève juste avant l’aube pour révéler le paysage sous le coeur de la Voie lactée, qui s’étale sur l’horizon sud-ouest.
02/07 – conjonction entre la Lune et Mars. Le 1er et le 2 à l’aube, vers 04h, le croissant lunaire (17% d’illumination) et sa belle lumière cendrée sont à proximité de la planète au-dessus de l’horizon est-nord-est. Uranus et les Pléiades ne sont pas loin et Jupiter, quant à elle, se lèvera à 04h03 et le Soleil, à 06h10.

La Lune se met entre les Pléiades, Uranus et Mars le 02/07. Cette conjonction géocentrique se passe au-dessus de l’horizon est-nord-est.

02/07 – curiosité : dans le calendrier grégorien, le milieu de l’année intervient le 2 juillet à minuit les années bissextiles et le 2 juillet à midi les années normales, l’heure est donnée en temps universel.
03/07 – à 04h45 c’est le tour de la Lune rendre visite à Jupiter. Notre satellite aura 9% d’illumination et sera à peut près à 4° de la planète et 6° au-dessus de l’horizon est-nord-est. Le groupe des Pléiades brille un peu plus haut dans le ciel mais est vite effacé par l’aube. En plein jour Jupiter et le croissant lunaire sont à moins de 5° d’écart apparent et à près de 65° de hauteur au méridien. Le Soleil se situe à plus de 30° à l’est du couple et ne devrait pas être gênant lors de la recherche de la planète.
04/07 – à l’aube, guettez un fin croissant lunaire de 4%. A 05h, il est âgé de 44 heures avant la Nouvelle Lune et se situe à 6° et à 57° d’azimut, alors que le Soleil se situe à 10° sous l’horizon.
05/07 – un peu plus difficile que hier, essayez ce matin de trouver le très fin croissant lunaire de 1% à 05h15. Il sera à 1° de hauteur à 49° d’azimut. Demain soir, à 22h30 il sera âgé de moins de 22h, se situera à 2° de hauteur et à 305° d’azimut alors que le Soleil sera à 6° sous l’horizon.
05/07 – curiosité : à 07h06, la Terre atteint sa plus grande distance au Soleil (aphélie) pour cette année, soit un peu plus de 152 099 968 km. Notre planète est près de 5 millions de kilomètres (3,4 %) plus éloignée du Soleil que le 3 janvier 2024 (périhélie).
06/07 – conjonction entre la Lune et Vénus : au crépuscule vers 22h15, tentez de saisir l’étincelle de Vénus sous le jeune croissant lunaire à 2° de hauteur et à 299° d’azimut.
07/07 – conjonction entre la Lune et Mercure, à 22h15 les deux astres auront environ 2° de séparation apparente à 7° de hauteur au-dessus de l’horizon ouest-nord-ouest. La Lune aura 4% d’illumination.
09/07 – conjonction entre Jupiter et Aldébaran dans la constellation du Taureau, à 05h15 les astres auront une dizaine de degrés au-dessus de l’horizon est-nord-est, leur séparation apparente est d’environ 4°. Le Soleil est à 8° sous l’horizon.
10/07 – l’éclat de l’étoile variable Khi du Cygne est actuellement à son maximum: sa magnitude devrait être proche du 4,2. Cette étoile se situe entre les étoiles Albiréo et Êta Cygni, et sa coloration rouge-orangé permet de l’identifier sans ambiguïté aux jumelles. La période moyenne de cette variable du type Mira Ceci est de 408 jours. Son éclat minimal est proche de la magnitude 14 et son éclat maximal, proche de 4. Elle est repérable toute la nuit actuellement aux latitudes européennes : elle est à près de 70° de hauteur de l’orée à l’aube.
15/07 – conjonction entre Mars et Uranus, à 03h45 les deux planètes seront à moins de 1° de séparation apparente à environ 11° de hauteur au-dessus de l’horizon est-nord-est. Les Pléiades embellissent le décor !

Voici un exercice pas si évident : tentez de repérer Uranus à l’oeil nu juste à côté de Mars !

17/07 – conjonction entre la Lune et Antarès, du Scorpion, leur séparation est de moins de 1° à 22h45. Les deux seront à environ 16° de hauteur au-dessus de l’horizon sud, le Soleil se couche une heure avant.
24/07 – conjonction entre la Lune et Saturne (sép. moins de 2°, illumination lunaire 83%), observez ce couple vers 0h45 juste au-dessus de l’horizon est-sud-est, il aura environ 11° de hauteur.
27/07 – maximum de l’essaim météoritique des Piscis Austrinides, dont la période s’étend du 15/07 au 10/08 et la vitesse de pénétration atmosphérique est de 35 km/s. Le taux horaire moyen au zénith est de 5.
28/07 – entre la nuit du 28 au 29 juillet, juste après le lever du gros croissant lunaire (à 0h30), rendez visite à sa région australe pour admirer Clavius, la plaine murée de 225 km de diamètre. Le diamètre de votre instrument et la turbulence révèlent – ou non – les plus petits cratères à son intérieur et les variations de l’angle d’incidence de la lumière habillent son arène d’un camaïeu de gris toujours renouvelé !

Belle photo du cratère Clavius et son arc parfait de cratères plus petits sur sa surface. Image réalisée le 23/03/2021 avec un Meade 254/2500 près de Valenciennes. Crédit photo : Sebseacteam.

30/07 – ce soir et demain, avant l’aube, retrouvez les Pléiades, les Hyades, Aldébaran, Mars, Jupiter et le croissant lunaire dans une belle composition loin au-dessus de l’horizon est. La lumière cendrée de la Lune est magnifique à l’oeil nu et encore plus belle aux jumelles ou dans un instrument. Illumination de 28% pour la Lune le 30/07 à environ 29° d’altitude à l’horizon est et le 31/07 elle aura 19% d’illumination.

Une belle composition dans le ciel de l’est avec les Pléiades, la Lune, Mars, Jupiter, Aldébaran et les Hyades.

31/07 – maximum de l’essaim météoritique des Alpha Capricornides, dont la période d’activité s’étend du 3 juillet au 15 août. Taux horaire moyen au zénith : de 5 à 10, vitesse atmosphérique plutôt lente : 23 km/s, il n’est pas rare de les voir s’enfoncer sous l’horizon sud. Les conditions d’observation sont très bonnes avec un petit croissant lunaire qui se lève en fin de nuit.
31/07 – maximum de l’essaim météoritique des Delta Aquarides sud, dont la période d’activité s’étend du 12 juillet au 19 août, vitesse de pénétration atmosphérique de 41 km/s et taux moyen au zénith de 16 à 25.

Vous pouvez consulter les passages visibles de l’ISS sur le site de Heavens Above directement le jour de votre observation ou les deux jours maximum qui la précèdent. En effet, la trajectoire de la Station Spatiale est constamment mise à jour. Voici la procédure :

Ouvrir le site Heavens Above. Dans “Configuration” => Changez votre lieu d’observation (la page ouverte avec ce lien est configurée avec les coordonnées de Limoges) => Dans “Sélectionnez une localisation => Dérouler vers le bas => Indiquez le nom de la ville ou les coordonnées de votre point d’observation => cliquez sur Recherche => changer, si besoin, votre fuseau horaire (GMT + 2:00) => ACTUALISER.Sur le nouvel écran => Satellites => ISS.Cette nouvelle page indique les passages visibles de l’ISS à une période donnée. L‘ISS sera visible du 1er au 28 juillet inclus, avec deux passages par nuit généralement. 

Vous pouvez aussi charger l’application ISS Detector dans votre smartphone. Votre position le jour de l’observation et la date fournies par le GPS permettront à cette application de vous lister les horaires des passages de l’ISS dans votre ciel du moment. Une alarme et une carte du ciel vous indiqueront quand et où il faut commencer à observer !

Bonnes observations estivales !

 

 




Ephémérides du mois d’août 2023

Les éphémérides du mois d’août 2023 ont été tirées du Guide du Ciel 2023/2024 de Guillaume Cannat, du logiciel Stellarium, ainsi que du site Heavens Above. Sont listées uniquement les plus importantes des observations à réaliser près de Limoges (lat. 45.85° et long. 1.25°) à heure légale.

01/08 – Pleine Lune à 20h32, cette Pleine Lune a aussi le nom de Pleine Lune rouge à cause de la teinte que lui donnent souvent les brumes estivales lors de son lever.
08/07 – Dernier Quartier
16/07 – Nouvelle Lune
24/07 – Premier Quartier
31/08 – deuxième Pleine Lune du mois à 02h36. Comme c’est la deuxième qui a lieu dans le même mois, on parle alors de Lune Bleue (elle n’est pas plus colorée que les autres, c’est une Pleine Lune ordinaire). Quand on parle de Lune Bleue, on parle d’un événement rare ou improbable de se produire, selon les croyances.

Laissez quelques nuits passer au début août pour permettre à la Lune éblouissante de s’éloigner et, à la fin du long crépuscule, vous verrez la Voie lactée s’étaler du nord-nord-est au sud-sud-ouest.
03/08 – à partir de 23h30, conjonction entre la Lune et Saturne (sép. env. 6°, Lune illuminée à 93%) à une dizaine de degrés au-dessus de l’horizon est-sud-est.
08/08 – dans la nuit du 08 au 09, juste au sud-est de la Lune en Dernier Quartier (44% d’illumination) on peut voir, avec un instrument, Uranus à 1° de séparation. Jupiter, quant à elle, est à environ 9° plus à l’est de la Lune, et les Pléiades à environ 8° à l’ouest de notre satellite.

Conjonction entre Lune, Uranus, Jupiter et Pléiades dans la nuit du 08 au 09 juillet 2023. Un instrument est nécessaire pour pouvoir repérer Uranus.

Jupiter, Uranus et Pléiades avec lumière zodiacale. Photo prise par Mateus Felix à Chapada dos Veadeiros (état de Goiás; Brésil), le 23 juillet de cette année. Il a utilisé un boîtier Canon 6D équipé d’un objectif Rokinon 14mm à f/2.8, 6400 ISO et exposition de 30s en pose unique.


11/08
– Les quatre lunes de Jupiter sont alignées dans le désordre à l’ouest de la planète : Europe, Io, Ganymède et Callisto, vous les verrez dans des jumelles.

Conjonction de la Lune avec Jupiter et deux de ses lunes, photo prise par l’adhérent Michel Vampouille en mars 2015.

13/08 – maximum de l’essaim d’étoiles filantes des Perséides, vous pourrez voir les plus éclatantes du 12 au 14 août dans un ciel touché par la pollution lumineuse, mais comme l’éclat lunaire n’est pas gênant cet été, éloignez-vous des sources de lumière artificielle pour en voir encore plus !
15/08 – vers 06h15, guettez un fin croissant lunaire de 1,4%. Il sera âgé de 30h avant la Nouvelle Lune. Alors que le Soleil sera à 6° sous l’horizon, la Lune sera à 64° d’azimut et à 6° au-dessus de l’horizon est-nord-est.
17/08 – maximum de l’essaim des Kappa Cygnides – vitesse de pénétration atmosphérique de 21,6 km/s, taux horaire moyen au zénith : 3. C’est un essaim relativement concentré atour de son radiant, est de Véga en 2021, ce qui se prête bien à une observation télescopique ou vidéo. Néanmoins, plusieurs très belles étoiles filantes de magnitude négative ont été observées ces dernières années, donc n’hésitez pas à consacrer quelques heures aux Kappa Cygnides en cette période de Nouvelle Lune.

Galaxie d’Andromède et ses deux galaxies satellites : M32 – au bord supérieur de M31 – et M110, en dessous de l’image de M31. L’étoile bleue en haut à gauche est 35 And.
Cette belle photo a été prise par notre adhérent Michaël Belleville avec une lunette Skywatcher 80ED, un boîtier Canon 6D partiellement defiltré et un filtre Optolong L-Pro. Le temps d’exposition total est de 7h15. Si cela vous intéresse, vous pouvez comparer cette image avec celle qu’un autre adhérent, Julien Denis, a prise en octobre 2021 : galaxie M31.

20/08 – maximum de l’essaim météoritique des Iota Aquarides nord, période d’activité : du 11 au 31 août, vitesse de pénétration atmosphérique : 31 km/s. Taux horaire moyen au zénith : 3.
25/08 – Vénus est de retour dans le ciel de l’aube : cherchez la planète une demi-heure avant le lever du Soleil au ras d’un horizon bien dégagé.
30/08 – conjonction de la plus grosse Pleine Lune de l’année et Saturne (sép. env. 3°), les deux astres seront levés à 20h48 à l’horizon est-sud-est et toute la nuit, ils se suivent pendant plus de dix heures avant de se coucher à l’horizon ouest-sud-ouest.

Vous pouvez consulter les passages visibles de l’ISS sur le site de Heavens Above directement le jour de votre observation ou les deux jours maximum qui la précèdent. En effet, la trajectoire de la Station Spatiale est constamment mise à jour. Voici la procédure :

Ouvrir le site Heavens Above. Dans « Configuration » => Changez votre lieu d’observation (la page ouverte avec ce lien est configurée avec les coordonnées de Limoges) => Dans « Sélectionnez une localisation => Dérouler vers le bas => Indiquez le nom de la ville ou les coordonnées de votre point d’observation => cliquez sur Recherche => changer, si besoin, votre fuseau horaire (GMT + 1:00) => ACTUALISER.Sur le nouvel écran => Satellites => ISS.Cette nouvelle page indique les passages visibles de l’ISS à une période donnée. Jusqu’à la rédaction de ces éphémérides, l’ISS est visible du 23 au 31 août, parfois une ou deux fois par nuit.

Vous pouvez aussi charger l’application ISS Detector dans votre smartphone. Votre position le jour de l’observation et la date fournies par le GPS permettront à cette application de vous lister les horaires des passages de l’ISS dans votre ciel du moment. Une alarme et une carte du ciel vous indiqueront quand et où il faut commencer à observer !

Bonnes observations !




Ephémérides du mois d’octobre 2021

Photo prise par notre adhérent Michel Vampouille le 10/08/2021 à 22h32, âge de la Lune : 2,3 jours ; illumination : 5,9 % ; hauteur dans le ciel au-dessus de l’horizon : 1°30′, avec un subtil clair de terre.
Prise de vue :  APN Canon EOS 6D Mark II, objectif Canon focale 300mm, ouvert à f/4, sensibilité : 25 600 ISO ; temps de pose 1/8s.

Les éphémérides du mois d’octobre sont tirées du Guide du Ciel 2021/2022 de Guillaume Cannat et du logiciel Stellarium. Sont listées uniquement les plus importantes pour des observations réalisées près de Limoges (lat. 45.85° et long. 1.25°) à heure légale.

06/10 – Nouvelle Lune
13/10 – Premier Quartier
20/10 – Pleine Lune
28/10 – Dernier Quartier

Du 01er au 10 (entre 20h et 04h environ), le ciel est bien noir, sans lune, donc si il n’y a pas de nuages, c’est la meilleure période pour observer le ciel profond et la Voie Lactée.
04/10 – à partir de 20h et ce jusqu’à 23h, avec un instrument, vous verrez l’ombre de Ganymède sur le disque de Jupiter. C’est une occasion de voir Callisto, Europe et Ganymède du même côté ouest de la planète.
05/10 – durant une quinzaine de jours, guettez l’apparition de la lumière zodiacale à l’est avant l’aube. Elle enveloppe la tête de la Vierge, le Lion et pointe vers le Cancer. Afin de pouvoir la voir, il est conseillé  d’être dans un endroit loin de toute source de pollution lumineuse et de passer au moins une vingtaine de minutes dehors dans l’obscurité pour que votre vision puisse bien s’adapter.
05/10 – dès son lever à 06h23 à l’est, essayez de voir le très fin croissant lunaire illuminé de 2%. À 06h40, il sera âgé de 29h avant la Nouvelle Lune et se situera à 2° de hauteur et 84° d’azimut.
08/10 – maximum de l’essaim des Draconides dont la période d’activité s’étend du 06 au 10/10. Taux horaire moyen au zénith : d’aucune à plusieurs centaines d’étoiles filantes. Elles sont lentes: leur vitesse de pénétration dans l’atmosphère est de 20 km/s et leur radiant se situe juste à côté de la tête du Dragon. Cet essaim est associé à la comète 21P Giacobini-Zinner (période de 6,54 années; dernier passage au périhélie le 10/09/2018).
09/10 – 40 minutes après le coucher de Soleil, vers 20h donc, essayez de voir Vénus à côté du mince croissant lunaire illuminé de 14% à 8° de hauteur et à 227° d’azimut. La distance entre les deux astres sera de 3,5° environ. Si vous voulez vous lancer un défi, utilisez des jumelles et essayez de les voir en plein jour: vers 17h30 ils seront à 22° de hauteur et à 194° d’azimut, Vénus sera dans le même champ  de vos jumelles que la Lune. Tentez alors votre chance à l’œil nu si le ciel est limpide et bleu !
09/10 – vers 20h, conjonction entre la Lune (et sa lumière cendrée) et Vénus (sép. 2,8°). Ces astres seront visibles à 8° de hauteur au-dessus de l’horizon sud-ouest. Si l’atmosphère est transparente,  tentez de voir l’étoile Antarès, du Scorpion à 8° sur la gauche du couple.
10/10 – maximum de l‘essaim météorique des Taurides sud, qui est actif du 10 septembre au 20 novembre et dont la vitesse atmosphérique est de 27 km/s; taux horaire au zénith : 5. Cet essaim provient de l’orbite d’une comète à très courte période: EP Encke (période de 3,3 années). Son prochain passage au périhélie sera le 22/10/2023. Le radiant de l’essaim se situe à l’ouest des Hyades.
11/10 – maximum de l’essaim météorique des Delta Aurigides. Sa période d’activité s’étend du 20/09 au 16/10, vitesse de pénétration atmosphérique: 64 km/s, taux horaire moyen au zénith : 2.
13, 14 et 15/10 – vers 21h, conjonction entre la Lune gibbeuse et Saturne (sép. de 7° les 13 et 14/10). Le 14/10, la Lune (illuminée de 68%) sera entre Saturne et Jupiter (comme le 17 septembre dernier, voir photo ci-dessous), ces astres seront à l’horizon sud à une vingtaine de degrés de hauteur. Et le 15/10, toujours à l’horizon sud, à 21h, la Lune (illuminée de 77%)  sera séparée de 6° de Jupiter.


Photo du rapprochement : Jupiter (à gauche), Lune, Saturne (à droite), prise par notre adhérent Michel Tharaud, le 17/09/2021 à 21h56. Prise de vue :  APN hybride Panasonic DMC-GX 80, focale 30mm, ouvert à f/5,6, sensibilité : 200 ISO ; temps de pose 3 s.

16/10 – de 19h40 à 20h30, conjonction rapprochée entre Vénus et l’étoile rouge Antarès du Scorpion (sép. env. 1,2°).  Vous pouvez chercher Antarès sous Vénus à près de 7° de hauteur au-dessus de l’horizon sud-ouest. Une photo est possible…
17/10 – de 01h jusqu’au lever du jour, admirez aux jumelles les quatre principaux satellites de Jupiter à l’est du disque de la planète.
18/10 – maximum de l’essaim météorique des Epsilon Géminides, période d’activité: du 14 au 27/10. Vitesse de pénétration atmosphérique: 70 km/s, taux horaire moyen au zénith : 2. La comète associée à cet essaim est C/1964 N1 Ikeya.
20/10 – à partir de 19H15, lever de Pleine Lune à l’est.
20/10 – de 01h30 à 03h40 environ, les lunes Callisto et Io passent simultanément devant le disque de Jupiter.
21/10 – maximum de l’essaim météorique des Orionides, dont la période s’étend du 02/10 au 07/11. La vitesse de pénétration atmosphérique est de 60 km/s; mais la Lune sera bien présente lors du maximum cette année.
21/10 – vers 23h30, conjonction entre la Lune et Uranus (sép. 1,2°). Même si la Lune est pratiquement pleine (et ne laissera pas voir l’éclat d’Uranus à côté d’elle), vous pourrez garder en mémoire sa place afin d’y revenir d’ici quelques jours pour chercher la planète. Une simulation pour le 27 octobre à 23h30 est mise ci-dessous, la Lune (phase 59%) sera sur le point de passer sous l’horizon. Des jumelles seront indispensables pour repérer Uranus si vous êtes en milieu périurbain, mais si vous avez un ciel sombre et sans pollution lumineuse, la planète est visible à l’œil nu.

Conjonction Uranus/Lune le 21 octobre à 23h30

Position Uranus 27 octobre à 23h30

23/10 – vers 22h30, conjonction entre la Lune et les Pléiades, du Taureau (sép. env. 3°). Ce soir, la Lune gibbeuse décroissante (illuminée de 90%) rend visite aux Pléiades et aux Hyades toute la nuit.
24/10 – maximum de l’essaim des Leonis minorides, actif du 19 au 27 octobre. La vitesse atmosphérique est de 62 km/s et le taux horaire moyen au zénith est de 2. Cet essaim est associé à la comète C/1739 K1 Zanotti.
26/10 – peu après le crépuscule nautique, vers 20h (et jusqu’au coucher de Jupiter à 02h10), utilisez des jumelles pour voir les quatre satellites galiléens (Io, Europe, Ganymède et Callisto) alignés dans leur ordre naturel à l’ouest de la planète.
28/10 – à 0h30, admirez la conjonction de la Lune (58%) et les étoiles Pollux et Castor des Gémeaux, avec une séparation d’environ 3° et à 9° de hauteur au-dessus de l’horizon est-nord-est.

La liste des passages visibles de la Station Spatiale Internationale (ISS) est notée ci-dessous, les observations devront être faites aux environs de Limoges à heure légale. Les passages cités ont parfois une élévation maximale en-dessous de 30°. L’heure de début d’apparition est suivie de la hauteur à laquelle l’ISS deviendra visible. Données du site Heavens Above.

01/10 – mag -3,1 – de 20h22 (10°) à 20h28 – horizon NO vers E – élév. max. 45° à 20h25
02/10 – mag -3,5 – de 21h12 (10°) à 21h16 – horizon ONO vers SSE – élév. max. 62° à 21h15
03/10 – mag -3,8 – de 20h25 (10°) à 20h31 – horizon ONO vers ESE – élév. max. 87°à 20h38
05/10 – mag -2,5 – de 20h28 (10°) à 20h34 – horizon ONO vers SSE – élév. max. 38° à 20h31
07/10 – mag -0,9 – de 20h31 (10°) à 20h36 – horizon O vers SO – élév. max. 15° à 20h34
22/10 – mag -1,4 – de 07h08 (10°) à 07h13 – horizon SSE vers E – élév. max. 23° à 07h10
23/10 – mag -0,9 – de 06h21 (10°) à 06h25 – horizon S vers E – élév. max. 15° à 06h23
24/10 – mag -3,2 – de 07h10 (14°) à 07h16 – horizon SO vers ENE – élév. max. 58° à 07h15
25/10 – mag -2,6 – de 06h25 (35°) à 06h29 – horizon SSE vers ENE – élév. max. 37° à 06h26
26/10 – mag -3,7 – de 07h13 (24°) à 07h19 – horizon O vers ENE – élév. max. 63° à 07h15
27/10 – mag -3,6 – de 06h28 (70°) à 06h31 – horizon ENE vers ENE – élév. max. 70° à 06h28
28/10 – mag -2,9 – de 07h16 (23°) à 07h21- horizon ONE vers NE – élév. max. 27° à 07h18
29/10 – mag -2,8 – de 06h31 (41°) à 06h34 – horizon NNE vers ENE – élév. max. 41° à 06h31
30/10 – mag -2,5 – de 07h19 (20°) à 07h24 – horizon NO vers ENE – élév. max. 29° à 07h21
31/10 – mag -2,4 – de 05h34 (30°) à 05h37 – horizon N vers ENE – élév. max. 30 à 05h34

Bonnes observations à nous tous!
Fernanda




Ephémérides du mois d’août 2021

Image de la Voie Lactée et du Triangle de l’Eté, prise le 23 septembre 2013 à 21H44 en Limousin par Michel Tharaud avec un APN Canon EOS 20D muni d’un objectif zoom 18-125 mm, réglé à 18 mm, F/3.5 et 400 ISO. Le temps de pose est de 200 secondes avec une monture pour assurer le suivi. 
Pour en savoir plus sur cette image en 2 versions, et repérer les différentes constellations, cliquer ici.

Ces éphémérides sont tirées du Guide du Ciel 2021/2022 de Guillaume Cannat et du logiciel Stellarium. Sont listées uniquement les plus importantes pour des observations réalisées près de Limoges (lat. 45.85° et long. 1.25°) à l’heure légale.

08/08 – Nouvelle Lune
15/08 – Premier Quartier
22/08 – Pleine Lune
30/08 – Dernier Quartier

01/08 – à partir de 01h20, lors du lever de la Lune – conjonction entre la Lune et Uranus : même si la Lune présente 46% d’éclairage, tentez de voir notre satellite et Uranus (mag. de 5,7) dans le même champ de jumelles, la séparation est de 1,7° !
03/08 – à partir de 02h10, contemplez le beau croissant lunaire (éclairé à 28%) juste au-dessus des Hyades et d’Aldébaran du Taureau. Si vous utilisez un instrument, vous pourrez admirer plusieurs occultations avant l’aube.
04/08 – maximum de l‘essaim météorique des Iota Aquarides sud, – période d’activité : du 25/07 au 15/08, la vitesse de pénétration atmosphérique est de 34 km/s et le taux horaire moyen au zénith est de 2.
06/08 – entre 0h05 et 02h05, si les conditions de turbulence sont bonnes, tentez avec un bon instrument d’au moins 100mm, de suivre le changement de position de l’ombre de Io, qui passe de l’ouest à l’est. Io passe devant la planète et nous pourrons observer le petit disque noir de son ombre loin à l’ouest du satellite.


Les ombres des satellites Ganymède (le plus à gauche de l’image) et Io (juste à côté de Jupiter) se projettent sur la surface nuageuse de la planète gazeuse géante le 5 juin 2021. Ganymède, le plus grand des deux satellites, a logiquement l’ombre la plus grosse. Photo de Quentin Gineys, Île de La Réunion.

07/08 – à l’aube, au moment de son lever (05h03), tentez de voir la Lune avec des jumelles ; son fin croissant aura 2,3% d’éclairage, se situera à 2° de hauteur et à 58° d’azimut, alors que le Soleil sera à 13° sous l’horizon.
07/08 – de 23h jusqu’à l’aube, admirez la belle danse des lunes joviennes : Europe, Ganymède et Callisto à l’est du disque de Jupiter.
11/08 – vers 22h (moins d’une heure après le coucher du Soleil) et jusqu’à 22h30, conjonction entre Vénus et un fin croissant lunaire (sép. 3,9°). La Lune sera illuminée de 12%.
12/08 – et voici le maximum de l’essaim des Perséides ! Comme tous les étés, ses très lumineux et longs bolides ravissent tous les amateurs de ce type d’événement ! Ils sont très rapides lors de leur entrée dans l’atmosphère : 59 km/s, laissent régulièrement des traînées longues, brillantes et persistantes, et sont souvent, colorées (orange, vert, rouge). Cette année, le jeune croissant lunaire se couche en début de nuit, le conditions d’observation devraient donc être très bonnes ! Ces étoiles filantes sont les restes poussiéreux abandonnés le long de son orbite par la comète Swift-Tuttle :
trajectoire des PerséidesCeux-ci viennent se consumer dans l’atmosphère terrestre entre le 17 juillet et le 24 août avec un maximum autour du 12 août. On leur donne le nom de Perséides car leur radiant (leur point de départ) est localisé dans la constellation de Persée.

Brillante Perséide le13 août 2019 sous les Hyades et les Pléiades – Jean-Baptiste Feldmann

13/08 – entre 02h et 04h: deuxième chance de voir l’ombre de Io passer d’est en ouest sur le disque de Jupiter, Io sera à l’est de son ombre.
14/08 – de 02h jusqu’à l’aube, observez aux jumelles deux paires de lunes à l’est de Jupiter: Io et Europe proches de la planète et bien plus loin, Ganymède et Callisto. Les deux paires se rapprochent au fur et à mesure que le temps avance. Le phénomène se répète le 16/08 : à partir de 23h, les quatre lunes sont à l’ouest du disque de Jupiter et jusqu’à l’aube, les paires se regroupent et sont de plus en plus serrées.
18/08 – maximum de l‘essaim météorique des Kappa Cygnides dont la période s’étend du 03 au 25 août. Vitesse de pénétration dans l’atmosphère: 25 km/s; taux horaire moyen au zénith : 3.
20/08 – 02h – opposition de Jupiter (elle franchit le méridien à 32° de hauteur). Le meilleur moment pour observer la planète géante se situe pendant les semaines autour de son opposition, car la distance entre Jupiter et la Terre est minimale. La planète se lève à peu près quand le Soleil se couche.
20/08 – maximum de l’essaim météorique des Iota Aquarides nord. Période d’activité : du 11 au 31 août ; vitesse de pénétration dans l’atmosphère : 31 km/s ; taux horaire moyen au zénith : 3.
20/08 – vers 22h30 et ce, jusqu’à environ 05h : conjonction entre la Lune et Saturne (sép. 3,6°) à l’horizon est/sud-est, ils franchiront le méridien à plus de 20°. La Lune sera pleine de 97%, ces astres seront faciles à voir à l’œil nu même en milieu urbain.
21/08 – belle conjonction entre Jupiter et la Lune (éclairée à 99%, sép. d’env. 6°). Saturne sera à environ 11° de la Lune, mais ce sera plus facile de voir Jupiter que Saturne.
28/08 – 23h55 – quand la Lune se lèvera, elle sera à 6° de séparation des Pléiades (éclairage lunaire : 53%).
29/08 – entre 23h43 et 0h46, Europe et Ganymède passent simultanément devant le disque de Jupiter. Leurs ombres seront visibles simultanément entre 00h44 et 01h06.

Ci-dessous la liste des passages visibles de la Station Spatiale Internationale (ISS) pour les environs de Limoges à l’heure légale. Les passages cités ont parfois une élévation maximale en-dessous de 30°. L’heure de début d’apparition est suivie de la hauteur à laquelle l’ISS deviendra visible.

01/08 – mag -2,2 – de 22h26 (10°) à 22h32 – horizon O vers SSE – élév. max. de 27° à 22h29
03/08 – mag -1,0 – de 22h30 (10°) à 22h32 – horizon OSO vers SO – élév. max. de 11° à 22h31
24/08 – mag -1,0 – de 05h55 (10°) à 05h58 – horizon SSE vers ESE – élév. max. de 12° à 05h56
26/08 – mag -2,3 – de 05h55 (14°) à 06h01 – horizon SSO vers ENE – élév. max. de 30° à 05h58
27/08 – mag -1,8 – de 05h10 (19°) à 05h13 – horizon SSE vers E – élév. max. de 19° à 05h10
28/08 – mag -3,7 – de 05h58 (22°) à 06h03 – horizon SO vers ENE – élév. max. de 75° à 06h00
29/08 – mag -3,3 – de 05h12 (47°) à 05h15 – horizon SSE vers ENE – élév. max. de 47° à 05h12
30/08 – mag -3,3 – de 05h59 (21°) à 06h05 – horizon O vers ENE – élév. max. de 53° à 06h02
31/08 – mag -3,8 – de 05h14 (73°) à 05h17 – horizon NO vers ENE – élév. max. de 74° à 05h14

Un bel été à tous avec de bonnes observations !




L’image du mois de septembre 2015 : La Voie Lactée

Restons dans l’actualité céleste pour ce mois de septembre avec une photographie de l’emblématique Triangle d’Eté traversé par la Voie Lactée. Cette image a été enregistrée en Limousin le 23 septembre 2013 à 21H44 par Michel Tharaud avec un APN Canon EOS 20D muni d’un objectif zoom 18-125 mm, réglé à la position grand angulaire de 18 mm, ouvert à F/3.5 sous une sensibilité de 400 ISO. Le temps de pose de 200 secondes a nécessité l’emploi d’une monture pour assurer le suivi.
VoieLactée2tiragesNous la présentons en deux versions qui diffèrent par les traitements numériques appliqués à la photographie originale enregistrée au format « RAW » :
– l’une, avec un traitement doux (réalisé par Denis Lefranc), qui révèle les nuances et les couleurs de notre galaxie,
– l’autre, traitée lors d’un de nos ateliers astrophoto avec un contraste plus grand qui permet une meilleure reconnaissance des constellations (voir image annotée plus loin).

Observation de la Voie Lactée :
Visible depuis la Terre sous la forme d’une bande blanchâtre traversant la voûte céleste, le phénomène visuel de la Voie lactée provient en majeure partie des étoiles et du gaz qui la composent. Selon les derniers relevés du télescope spatial Kepler, elle contient entre 200 et 400 milliards d’étoiles (234 milliards selon une récente estimation). Notre Soleil est l’une d’elles, tout à fait banale. Le nombre d’étoiles visibles à l’œil nu est faible : quelques milliers au plus dans de bonnes conditions d’observations. Par contre, il augmente considérablement avec le diamètre des instruments, lunettes ou télescopes [1].
Comme nous sommes en son sein, et plus précisément à sa périphérie, il est difficile de connaître sa forme exacte, mais l’on sait qu’elle est assez semblable à celle de la galaxie d’Andromède, la plus proche de nous à 2,2 millions d’années-lumière.  Il s’agit donc d’une galaxie spirale barrée, avec un noyau central, dont on sait maintenant que c’est un trou noir (comme pour tous les noyaux de toutes les galaxies), entouré d’un renflement sphéroïdal appelé « bulbe », lui même entouré d’un « halo » formant une sphère d’environ 1 000 années-lumière de diamètre. Son allure générale est représentée par les deux schémas ci-dessous :
Schémas1Le premier est une vue d’artiste représentant la Voie Lactée vue de face. D’un diamètre de 100 000 années-lumière, notre galaxie compte 4 bras spiraux bien dessinés : Persée, Sagittaire, Centaure,  Règle-Cygne, et un cinquième plus petit : le bras d’Orion sur lequel se trouve notre Soleil. Celui-ci est situé à 25 000 années-lumière du noyau, et donc à 25 000 années-lumière aussi de la périphérie.
Le second schéma montre la Voie Lactée vue de profil. Elle se présente alors sous la forme d’une sphère de 100 000 années-lumière de diamètre, traversée en son centre par le disque des bras spiraux d’une épaisseur de 1 000 années-lumière, soit le 1/100 de son diamètre. Toutes les étoiles qu’on voit depuis la Terre appartiennent à ce disque, et on peut affirmer qu’elles se trouvent à moins de 25 000 années-lumière de nous. Dans le halo, on compte très peu d’étoiles, isolées et très anciennes, par contre, il contient de nombreux amas globulaires [2]. L’illustration de cette situation est donnée par la carte du ciel ci dessous obtenue avec Stellarium réglé à la date d’enregistrement de la photo.
6 Voie Lactée StellariumCliquer sur l’image pour l’observer en plus grand format.
A cette date, et à la latitude de Limoges, la constellation du Sagittaire se trouve à l’horizon sud.  C’est pour nous le point de départ de la Voie Lactée. Le disque des bras spiraux vu par la tranche et de l’intérieur s’élève ensuite dans le ciel en traversant successivement les grandes constellations de l’Aigle et du Cygne qu’on distingue nettement sur la photo de Michel Tharaud annotée ci dessous :
VoieLactée annotéeBien évidemment, la Voie Lactée ne s’arrête pas ici. Elle traverse ensuite les constellations de Céphée, de Cassiopée, (visibles sur l’image Stellarium ci dessus), puis celles du Cocher, de Persée, d’Orion, du Grand Chien (observables en hiver dans nos régions), et enfin celles de l’hémisphère sud : la Poupe, les Voiles, le Centaure et la Règle.
La concentration d’étoiles est maximum dans le disque. Dans le Cygne, on observe à l’œil nu des étoiles situées à plus de 12 000 années-lumière. Par contre, à gauche et à droite du disque, les étoiles qu’on voit sont en moins grand nombre et plus rapprochées, puisqu’on regarde dans l’épaisseur du disque. Encore plus éloignés de part et d’autre du disque, on trouve dans le halo des amas globulaires tels M13, le Grand Amas d’Hercule, à 22 000 AL dans la constellation du même nom, M5 à 25 000 AL dans le Serpent, ou bien M72 à 56 000 AL dans le Verseau ou encore plus loin à 67 000 AL : M75 en périphérie du Sagittaire.
Le disque de la Voie lactée n’est pas aligné avec le plan de l’écliptique, mais incliné à environ 60° par rapport à celui-ci. Les deux s’intersectent au niveau des constellations du Sagittaire et, à l’opposé, des Gémeaux. La portion la plus épaisse de la Voie lactée est située dans le Sagittaire, correspondant au renflement du bulbe, entourant le centre galactique et son trou noir.
En théorie, quand on regarde dans la direction du Sagittaire, on devrait voir l’intense luminosité de la périphérie du trou noir central, des milliers de fois supérieure à celle de notre Soleil. Il n’en est rien, celle-ci nous étant cachée par d’immenses nuages de poussière sombre et opaque qui nous rendent invisible toute la partie du ciel située derrière eux. Dans cette direction, les étoiles et les nombreux autres objets célestes qu’on observe se trouvent à moins de 15 000 années-lumière.

Observation des constellations :
Sur l’image annotée, on trouve sans difficulté les 3 étoiles qui composent le Triangle d’Eté :
– Véga, dans la Lyre, étoile de référence à 25 AL avec sa magnitude visuelle égale à 0.00. Son rayon, mesuré avec grande précision par interférométrie a été estimé à 2,73 fois le rayon solaire. Elle se présente sous la forme d’une sphère aplatie aux pôles. Sa rotation rapide est à l’origine de sa protubérance équatoriale. Le rayon à l’équateur, égal à 2,78 fois le rayon solaire, est 23 % plus grand que le rayon polaire (2,26 rayons solaires) [3].

– Deneb, la queue du Cygne (constellation appelée parfois la Croix du Nord), à 1550 AL (réévaluation de 2007 à partir des données d’Hipparcos) et de magnitude 1.25. C’est une super géante blanche variable dont le rayon vaut 110 fois celui de notre Soleil. Deneb engendre autour d’elle un très fort vent solaire qui lui fait perdre chaque année 0,8 millionième de sa masse. Ce vent correspond à un flux cent mille fois plus puissant que celui de notre Soleil [4]. Sur le 1er tirage, à gauche de Deneb, on distingue sans difficulté la nébuleuse « North America » de couleur rouge. Autre étoile intéressante : Albiréo dans la tête du Cygne : étoile double dont les composantes séparées de 34 secondes d’arc, l’une jaune (le topaze), l’autre bleu (le saphir), apparaissent nettement dans les instruments d’amateur [5]. Le Cygne contient aussi l’étoile très chaude : P Cygni (repérée par un cercle dentelé), dont le spectre lumineux contient des raies d’émission, ainsi que la nébuleuse du Voile (NGC 6960), fraction importante la fameuse nébuleuse des Dentelles du Cygne, deux objets célestes précédemment publiés dans cette rubrique [6-7].

– Altaïr, le corps de l’Aigle, à 17 AL, de magnitude 0.75, 2 fois plus grande que le Soleil. Comme Deneb, sa rotation très rapide (1 tour entre 6 et 10 heures selon les estimations) provoque sa déformation. Altaïr est aplatie aux pôles et renflée à l’équateur.
Récemment, des images de la surface d’Altaïr ont été réalisées depuis l’observatoire du Mont Wilson en Californie grâce aux techniques de l’interférométrie stellaire, mettant en œuvre 4 des 6 télescopes du site. Les images obtenues montrent une étoile de couleur bleutée, fortement oblongue ce qui confirme les observations précédentes sur sa vitesse de rotation [8].
Pour mémoire, c’est sur l’instrument CHARA de ce laboratoire, qu’en avril 2015, François Reynaud et Ludovic Grossard ont testé avec succès pour la 1ère fois au monde, une nouvelle technique de détection des étoiles dans l’infrarouge. Cette méthode consiste à changer la couleur des étoiles pour mieux les détecter, en transformant leur lumière infrarouge en lumière rouge [9].

De gauche à droite, on reconnaît aussi 3 petites constellations
– le Dauphin, avec sa forme très caractéristique. Les deux étoiles les plus brillantes de cette constellation, α et β Delphini, portent des noms traditionnels étranges : Sualocin et Rotanev. Ils ont une origine peu commune : apparaissant pour la première fois sur une catalogue d’étoiles publié par l’observatoire de Palerme en 1814, ils viennent en fait de Nicolas Venator, le nom latinisé  écrit à l’envers de l’assistant directeur de cet observatoire [10].

– la Flèche, petite constellation composée de 4 étoiles visibles à l’œil nu, facile à localiser par sa forme quand on a repéré le Dauphin et Altaïr. L’empennage de la Flèche sert de point de départ pour trouver l’amas du Cintre (pointé par une flèche verticale) aussi connu sous le nom de Collinder 399. Facilement observable aux jumelles, il est composé de 10 étoiles de magnitude comprise entre 5 et 7, arrangées selon le forme particulière qui donne son nom. Il s’agit d’un astérisme, c’est-à-dire d’un alignement d’étoiles sans rapport entre elles [11].

– le Petit Renard : petite constellation composée de 2 étoiles (Stellarium) ou de 5 (Wikipedia) dont la plus brillante, Lukida (ou anciennement Anser, l’Oie), une géante rouge forme, avec 8 Vulpeculae, une binaire optique  pouvant être séparée avec des jumelles (0,12°). C’est dans cette constellation que fut découvert en 1967 le premier Pulsar [12]. Elle renferme aussi la nébuleuse planétaire de l’Haltère, alias Dummbell ou M27, très prisée des astronomes amateurs…., et de nos adhérents [13-14].

Webographie :
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Voie_lact%C3%A9e
[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Halo_galactique
[3] https://fr.wikipedia.org/wiki/V%C3%A9ga
[4] https://fr.wikipedia.org/wiki/Deneb
[5] https://fr.wikipedia.org/wiki/Beta_Cygni
[6] http://saplimoges.legtux.org/galerie-de-photos/…..novembre-2013&catid=34&Itemid=54
[7] http://saplimoges.legtux.org/galerie-de-photos/…..mars-2010&catid=34&Itemid=54
[8] https://fr.wikipedia.org/wiki/Alta%C3%AFr
[9] http://saplimoges.fr/mission-chara-2015/
[10] https://fr.wikipedia.org/wiki/Dauphin_%28constellation%29
[11] https://fr.wikipedia.org/wiki/Amas_du_Cintre
[12] https://fr.wikipedia.org/wiki/Petit_Renard
[13] http://saplimoges.legtux.org/galerie-de-photos/….decembre-2011&catid=34&Itemid=54
[14] http://saplimoges.legtux.org/galerie-de-photos/….decembre-2012&catid=34&Itemid=54

Rédaction : Michel Vampouille




L’image du mois de mars 2015 : NGC 457

Pour le mois de mars 2015, retour dans le ciel profond avec NGC 457 (ou Caldwell 13), un amas ouvert plus connu sous le nom « d’amas de la Chouette » (voir dessin suggérant le contour de ce rapace nocturne en cliquant sur l’image) ou parfois « amas de la Libellule » (Stellarium) ou encore « ET » (au vu des deux étoiles rappelant les yeux d’un extra-terrestre de cinéma.

ngc457hrSitué dans la constellation de Cassiopée à 8 ou 9 000 années-lumière de nous, ce groupement de 80 étoiles, géantes et super géantes pour la plupart, fut découvert en 1787 par William Herschel. Cassiopée étant une constellation circumpolaire, il est observable toute l’année. Mais la saison la plus propice est l’automne où il culmine à plus de 75° au dessus de l’horizon [1]
Réalisée en Haute Vienne au mois de novembre 2014 par Jean Pierre Debet avec un télescope C9 autoguidé muni d’un réducteur (focale résultante 1550 mm) et d’une caméra Sbig STF 8300, cette photo a nécessité un temps d’exposition de 5H 17min 30s qui se décompose ainsi : Luminance : 40 poses de 4 minutes en binning 1, Rouge, Vert, Bleu : respectivement : 35, 30, 40 poses de 1,5 min en binning 2. Le traitement numérique a été effectué au moyen de Pixinsight.

Situation de l’amas dans le ciel :
Ainsi que le montre le schéma ci dessous réalisé à partir de Stellarium, l’amas ouvert NGC 457 est situé
ngc457situation

 à l’extrémité d’un segment qui prolonge celui qui joint les étoiles ε Cas et δ Cas (Ruchbah) et de longueur moitié. Avec une magnitude apparente de 6,4 et une taille de 30 années lumière correspondant à un champ angulaire de 13′, il apparaît comme une tache floue dans des jumelles 10X50, avec un bon ciel.

Conditions d’observation :
Un œil exercé remarquera que le ciel de Cassiopée apparaît bien plus riche que ceux de Persée ou de Céphée qui sont assombris par des nuages de poussières contenus dans le bras galactique d’Orion. Dans le ciel de Cassiopée, il n’y a pas ces nuages opaques. Par cette ouverture, qu’on appelle « la fenêtre de Cassiopée » [2], on peut observer une grande quantité d’objets, en particulier les amas stellaires de notre Voie Lactée, certains très proches : NGC 225 (2 150 AL), Stock 2, d’autres plus éloignés : Messier 52 (distance mal connue : 3 000, 5 000, 7 000 AL ???) ou NGC 7789 (6 000 AL), et enfin, d’autres encore plus lointains comme NGC 457 à 8 ou 9 000 années-lumière de notre Soleil [3]. Par rapport aux galaxies et aux nébuleuses, cette distance est évidemment très proche. Les lecteurs intéressés par par la position de NGC 457 au milieu des différents bras de notre galaxie consulteront avec profit l’excellent article [2] sur ce sujet.

Constitution de l’amas :
Son âge est estimé à 21 millions d’années [4]. A l’échelle de l’Univers, c’est un objet céleste très très jeune…, d’où la présence des étoiles super géantes à vie brève qui le constituent. Pour les identifier, nous utilisons les scripts « Imagesolver » et AnnotateImage » de Pixinsight qui conduisent à l’image ci-dessous :

ngc457annotee

  • On remarque tout d’abord que le cercle dessinant le contour de NGC 457 est trop petit pour englober la totalité des étoiles composant la silhouette de la chouette. Certains auteurs n’hésitent pas à faire passer le nombre d’étoiles de l’amas des 80 initiales à 204 [2]. Dès lors, la chouette, la libellule, ou ET logent largement.
  • La paire d’étoiles brillantes représente les yeux de la chouette.
  • La plus brillante est HIP 6242, aussi nommée  φ Cas. C’est une super géante blanche de magnitude 5, de type spectral F, avec une température de surface de 6 à 7 000°K, tout comme Procyon qui est l’étoile de type F la plus représentative. La mesure de sa distance pose encore des problèmes : la plupart des auteurs la situe dans l’amas à 12 000 années-lumière, mais d’autres, comme [2] et Jim Kaler [5] pensent qu’elle est beaucoup plus proche vers 4 500 années lumière et donc en premier plan hors de l’amas. L’imprécision de la mesure provient du fait qu’au delà de la limite de 3 000 années-lumière, la méthode de la parallaxe devient très imprécise…et que la mesure donnant 12 000 années-lumière résulte d’une autre méthode…
  • L’autre œil de la chouette, c’est HIP 6229, de magnitude 7, une étoile à émission de type B, avec une température effective de 10 à 20 000°K (du même ordre que Rigel et Spica, les plus connues de type B). Dans une étoile à émission comme HIP 6229, le spectre présente des raies brillantes d’Hydrogène et parfois d’Hélium. Sa distance est évaluée à 5 400 années-lumière avec une grande plage d’incertitude.
  • A proximité se trouve HIP 6231, une étoile qui apparaît jaune sur la photo. C’est une super géante rouge variable pulsante de type spectral M, dont la magnitude oscille autour de 8,7. Sa couleur, son type spectral, son indice de couleur (B – V) égal à 2,11 indiquent que c’est une étoile « froide », avec une température superficielle comprise entre 2 500 et 3 500°K. Sa distance est évaluée à 10 000 années-lumière. Antarès et Bételgeuse sont les plus connues des étoiles de type M.
  • En bas du cercle, avec des magnitudes voisines de 10, on voit HIP 6170 et 6171, deux étoiles à émission de type B. Il est donc normal qu’elles nous apparaissent blanches sur la photo.
  • Toutes les autres étoiles de l’amas ont des magnitudes comprises entre 9 et 12.
  • Comme indiqué plus haut, on note la présence de nombreuses galaxies, repérées ici par leur numéro précédé du sigle PGC (Principal Galaxies Catalogue). Trois d’entre elles : PGC 4831, PGC 137730 et PGC 137696 sont nettement discernables sur la photo par leur tache légèrement floue.

Il y a encore beaucoup d’autres cibles intéressantes dans la fenêtre de Cassiopée.
Alors, bonne chasse…

Webographie :

[1] http://fr.wikipedia.org/wiki/NGC_457
[2] http://www.starobserver.eu/openclusters/ngc457.htm
[3] http://www.backyard-astro.com/deepsky/top100/14.html
[4] http://en.wikipedia.org/wiki/NGC_457
[5] http://stars.astro.illinois.edu/sow/phicas.html

Rédaction : Michel Vampouille




L’image du mois de novembre 2014 : la Voie Lactée

Voie Lactée au dessus de Santorin Pour le mois de novembre 2014, nous revenons vers les amateurs débutants avec cette image de la Voie Lactée prise au dessus de l’île de Santorin en Grèce avec des moyens techniques minimum. Cette image a été réalisée par Denis Lefranc en septembre 2014 avec un APN Reflex Canon EOS 6D équipé d’un zoom Tamron 24-70 F/2.8, calé à la focale de 24 mm. Elle résulte d’un enregistrement unique posé durant 8 secondes à la sensibilité de 2000 ISO et traité numériquement avec Photoshop. Elle montre que même sans aucun suivi et dans un environnement lumineux important, il est possible d’obtenir une image du ciel nocturne équilibrée montrant clairement la Voie Lactée et les principales constellations qui l’entourent.
Cliquer sur l’image pour l’observer avec une résolution supérieure.

Si vous souhaitez en savoir plus sur les performances et les limites de cette technique ainsi que sur le nom des constellations contenues dans cette image, lisez la suite… 

Décryptage de l’image :
Cliquer dessus pour l’observer en résolution supérieure.


la Voie Lactée décryptée
Quand on regarde une photo du ciel nocturne prise avec un objectif grand angle, le repérage des constellations n’est généralement ni immédiat ni évident. Celle-ci n’échappe pas à la règle… On a beau reconnaître la Voie Lactée et savoir qu’elle côtoie la constellation du Sagittaire en forme de théière, trouver cette dernière demande quelque attention. Ceci provient du fait qu’avec un objectif grand angle, les étoiles diffèrent par leurs éclats et non par leurs tailles. Et aussi que, sous nos latitudes françaises, nous sommes habitués à la trouver juste au dessus de l’horizon sud. Ici, la latitude de prise de vue étant plus basse, la constellation est plus haute dans le ciel. 
Une fois le Sagittaire trouvé, cheval-archer visant le Scorpion, le décryptage devient plus facile…

 

Le site « astrometry.net » aide beaucoup à la reconnaissance des objets lumineux dans un ciel nocturne. Son application http://nova.astrometry.net/ reconnaît automatiquement la région du ciel photographiée et retrouve pour vous les constellations et les objets du ciel profond, quelle que soit la focale utilisée. Dans le cas présent, il aura fallu prendre la précaution de supprimer la bande de terre en bas de la photo et de réduire un peu sa largeur avant de l’envoyer sur le site pour que la reconnaissance puisse fonctionner.


On remarque la grande étendue du Sagittaire, toujours tronqué chez nous, avec ses extrémités qui semblent enserrer la Couronne australe. La Couronne australe se place à proximité du fond de la Théière, alors que la Couronne boréale jouxte le Cornet de Glace du Bouvier. Voilà quatre constellations faciles à se souvenir. A droite du Sagittaire : le Scorpion vu en entier avec sa queue bien reconnaissable en forme de hameçon et son étoile Antarès, super géante rouge en fin de vie dont le diamètre mesure presque 900 fois celui du Soleil. Dans le futur, elle explosera sous forme de supernova. Elle apparaîtra alors pendant quelques semaines comme un astre aussi brillant que la Pleine Lune [1]. 

 

Nichés dans la Voie Lactée, les objets Messier M7 (amas ouvert de magnitude 3,3 à 1000 AL de nous), M8 (la nébuleuse de la Lagune) et M20 (la nébuleuse Trifide) sont également bien visibles.

 

Les autres constellations sont incomplètes : la plus grande est Ophiucus (ou le Serpentaire), la 13ème constellation du Zodiaque oubliée par les astrologues…! Cette constellation, qui représente un homme portant un serpent autour de lui, divise celle du Serpent en deux parties : la tête à droite, coupée sur la photo, et la queue, visible ici. Elle ne possède pas d’étoile prééminente. Sa plus brillante, Ras alhague, de magnitude 2 est au dessus de l’image. Les autres évoluent entre 3 et 4. L’objet le plus célèbre de la constellation du Serpentaire est une supernova dont l’explosion fut visible le 10 octobre 1604, près de θ Ophiuchi. Observée par Johannes Kepler, elle porte aujourd’hui le nom « d’Étoile de Kepler« . Le Serpentaire contient énormément d’amas globulaires, tels M9, M10, M12, M14, M19, M62 et M107, les amas ouverts NGC 6633 et IC 4665,  les nébuleuses IC 4603-4604, la nébuleuse planétaire NGC 6572, une fraction de la nébuleuse planétaire du Papillon (Minkovsky 2-9) et Barnard 68, un nuage de poussières sombre [2].

 

Autre constellation peu lumineuse avec des étoiles de magnitude 4 : l’Ecu de Sobieski (ou Scutum). Pas très éloigné du centre de la Voie Lactée, il contient quelques objests célestes dont les deux amas ouverts : M11 et M26 [3].

Deux constellations de l’hémisphère sud aux noms curieux : le Microscope (2 étoiles) et le Télescope (2 étoiles). Créées par l’abbé Nicolas Louis de Lacaille en 1752 afin de remplir les derniers pans de ciel austral sans dénomination, elles portent le nom d’un appareil scientifique, comme la plupart des 14 autres que cet astronome français du 18ème siècle a baptisées [4-5].

 

Dernière constellation incomplète à gauche de l’image : le Capricorne (ou la Chèvre). Souvent dessinée comme une chèvre à queue de poisson, cette constellation est une des plus anciennes qui existent malgré sa faible luminosité. Des descriptions d’une chèvre ou d’une chèvre-poisson ont été trouvées sur des tablettes babyloniennes datant de 3 000 ans. Le Capricorne est l’une des 48 constellations identifiées par Ptolémée. La  planète Neptune fut découverte dans cette constellation par l’astronome allemand Johann Galle, le 23 septembre 1846 [6].  

 

La technique photo utilisée

Elle est très empirique : faute de disposer d’un pied et d’une télécommande, l’appareil a été posé sur un muret avec un déclenchement au retardateur pour éviter les vibrations. Le choix de la sensibilité (2000 ISO) a été guidé par le souci de contenir au maximum la montée du bruit numérique. L’ouverture de f:4,5 a été choisie pour éviter trop de chromatisme sur les bords de l’image. Le temps de pose de 8 secondes est un compromis pour concilier à la fois la nécessité de contenir l’éclairage urbain et la volonté de saisir un maximum d’informations dans le ciel tout en évitant un filé d’étoiles trop important lié à l’inévitable rotation de la Terre.

 

Une méthode plus scientifique aurait consisté à calculer sur le papier le temps de pose maxi en utilisant la formule suivante : T(secondes) = 100/Focale(en mm), au niveau de l’équateur, là où ça tourne le plus vite. Le critère aboutissant à cette formule étant très « sévère » (l’image d’une étoile ne doit pas bouger de plus d’un seul pixel de taille 6 µm), on peut généralement multiplier par 2 le temps de pose trouvé. C’est d’ailleurs le cas ici : T = 100/24 = près de 4 secondes x 2 = environ 8 secondes sans filé apparent…

 

La photo a été prise au format Raw pour être ensuite traitée sous Photoshop, d’abord sous Camera Raw pour lire et prétraiter le fichier Raw et le convertir en fichier PSD, puis sous Photoshop, au moyen de calques successifs de courbes et de niveaux pour révéler au maximum les détails du ciel, notamment dans la Voie Lactée.

 

Et vous, voulez vous essayer ?

Rien de plus simple : la SAPLimoges organise à partir du 15 novembre des séances d’initiation à l’astronomie, au cours desquelles une large place sera faite aux différentes techniques de prises de vue du ciel nocturne. Consultez régulièrement la rubrique « Actualités » de notre site Internet pour en savoir plus et si l’aventure vous tente… venez nous rejoindre !

Webographie :

[1] http://fr.wikipedia.org/wiki/Antar%C3%A8s

[2] http://fr.wikipedia.org/wiki/Ophiuchus

[3] http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cu_de_Sobieski

[4] http://fr.wikipedia.org/wiki/Microscope_(constellation)

[5] http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Louis_de_Lacaille

[6] http://fr.wikipedia.org/wiki/Capricorne_(constellation)

 

Rédaction : Denis Lefranc, Michel Vampouille.




L’image du mois de mai 2012 : conjonction Lune, Jupiter, Vénus

Durant tout le premier trimestre 2012, vous avez sans doute observé les belles conjonctions qui sont apparues vers l’horizon ouest dans le ciel du soir. Actualité oblige : en voici deux enregistrées par nos adhérents. La première a été prise par José Fernandez le 27 février 2012 à 19H47 en 8 secondes à 1600 ISO avec un APN Canon EOS 600D équipé d’un objectif de 18 mm. La seconde par Denis Lefranc le 24 mars 2012 à 20H25 en 8 secondes à 800 ISO avec un APN Pentax muni d’un objectif de 17 mm.
ConjonctionjosehrConjonctiondenishrBien que la disposition des astres semble identique, il n’en est rien. Sur la première, on reconnaît la Lune en haut, puis en descendant, Jupiter, moins brillante que Vénus. Alors que sur la seconde, les positions de Vénus et de la Lune sont inversées autour de Jupiter que est toujours au milieu. Dans les deux cas, la Lune est en moitié de premier quartier et Vénus est gibbeuse.

Avec leur premier plan terrestre, ces deux images reflètent bien le caractère esthétique de la photographie de type « Paysage et Astronomie » prise juste après le coucher du soleil, quand le ciel passe progressivement du bleu lumineux au bleu nuit…

En cliquant sur les images, on peut les observer en haute résolution, visualiser les constellations et repérer les étoiles reconnaissables sur chacune d’elles.
Si cette recherche vous intéresse, lisez la suite…

En astronomie, on parle de conjonction quand deux objets célestes vus d’un troisième, la Terre en l’occurrence, apparaissent très rapprochés l’un de l’autre. Cette disposition particulière est prédite par les lois déterministes de la mécanique céleste, elles-mêmes basées sur les forces de gravitation entre les corps massifs. Les périodes de rotation des corps en présence, ici la Lune, Vénus et Jupiter, étant toutes différentes, il peut arriver que ceux-ci soient vus depuis la Terre dans un champ angulaire très restreint. On parle alors de conjonction. C’est ce qui s’est produit durant certaines nuits du premier trimestre 2012.

En plus de la conjonction elle-même, on peut aussi s’intéresser aux constellations qui l’entourent. Ainsi, sur les deux photos, on distingue nettement le Bélier au côté droit de la Lune. C’est une petite constellation zodiacale formée de quatre étoiles de moyenne brillance, donc pas facile à repérer. Le Zodiaque est une bande de la voûte céleste situé à cheval sur l’écliptique, qui marque la trajectoire apparente du Soleil durant un an. Pour les astronomes, le Soleil traverse la constellation du Bélier en 25,5 jours, entre le 18 avril et le 13 mai. Les étoiles les plus brillantes du Bélier sont α Ari, Hamal (la 2ème en partant du haut), une géante rouge de magnitude apparente 2 située à 66 AL, et l’étoile β Ari, Sheratan, (juste en dessous), de magnitude apparente plus faible 2,7.

A droite du Bélier, on trouve le Triangle, la seule constellation dont le nom décrit la figure géométrique qu’elle représente. Elle fut premièrement nommée Delta, à cause de sa similitude avec le graphisme de la lettre grecque delta : Δ. Les anciens l’associaient donc au delta du Nil, mais en fait, on doit son nom aux Hébreux, qui y voyaient une ressemblance avec la forme de l’instrument de musique à percussions. Malgré la faible magnitude (3,5/4) des trois étoiles qui la composent, elle est de repérage facile dès que les conditions de visibilité sont suffisantes.

Encore à droite du Triangle, nous pouvons observer deux constellations liées : Andromède, avec son long bras droit et une partie de Pégase, à qui appartient le célèbre Grand Carré de Pégase. Avec une magnitude comprise entre 2 et 4, les étoiles d’Andromède ne sont pas très brillantes, cependant c’est une constellation facile à trouver, au sud du W de Cassiopée et sur le prolongement d’une des diagonales du Carré de Pégase. Son étoile principale, α Andromedae ou Alpheratz, est la seule étoile à appartenir à deux constellations différentes : Andromède et Pégase. Andromède abrite la grande galaxie du même nom, (ou M31, signalée sur la photo de Denis), la plus grande du Groupe Local, l’ensemble de galaxies auquel appartient notre Voie Lactée. Eloignée de 2,55 millions d’années-lumière, elle se rapproche de nous à la vitesse de 300 km/sec et nous rencontrera dans 3 à 5 milliards d’années !
Pégase, célèbre créature fantastique de la mythologie grecque symbolisée par un cheval ailé, se rencontre sur les pièces de monnaie du IVe siècle avant notre ère. Le Grand Carré de Pégase est un repère sur la voûte céleste à cause de sa forme et à l’absence significative d’étoiles à l’intérieur de son périmètre. Comme il se trouve en dehors de la Voie Lactée, ses étoiles de magnitude comprise entre 2 et 3 se détachent nettement sur le ciel sombre.

A gauche de Pégase se trouve une partie de la longue constellation des Poissons qui, selon la mythologie gréco-romaine, est une image de deux poissons liés par leurs queues avec un ruban. Deuxième constellation zodiacale sur cette photo, elle est parcourue par le Soleil en 37,7 jours entre le 11 mars et le 18 avril. Avec des magnitudes apparentes voisines 4, les étoiles des Poissons ne sont guère visibles.  Pour les trouver, il faut se repérer à celles du Grand Carré de Pégase. Les astronomes de l’an 7 avant J. C. ont dû se régaler avec une conjonction triple dans la constellation des Poissons réunissant Jupiter et Saturne trois fois dans la même année  !

En passant de l’autre côté de l’écliptique, à gauche de la Lune, se trouve la constellation de la Baleine dont on voit uniquement la tête sur les deux photos. Avec sa forme caractéristique de polygone à cinq côtés, la Baleine est une très grande constellation, malheureusement constituée d’étoiles peu brillantes. Elle contient Mira, une géante rouge double variable (on la devine sur la photo de José, à l’angle droit dans la branche) qui est est aussi la plus célèbre des étoiles variables de longue période. En 11 mois, sa magnitude décroit de 3,4 à 9,3, avec un éclat maximal durant deux semaines. Cette propriété est attentivement surveillée pour affiner les mesures de distances par la méthode des Céphéïdes.

Le trait jaune de la partie supérieure gauche de la photo de José est une partie de la constellation du Taureau, une importante constellation boréale abritant les deux plus grands amas d’étoiles que l’on puisse voir à l’œil nu : les Hyades (non visibles) et les Pléiades (bien visibles sur la photo de Denis). Les Hyades forment un amas ouvert (concentration d’étoiles d’origine commune liées entre elles par la gravitation) bien proche de nous : 150 années-lumière. Les Hyades composent la tête du Taureau. Les Pléiades constituent un bel amas ouvert, sans doute le plus célèbre du ciel ! Cet amas compte environ 500 étoiles et se trouve à une distance de 380 années-lumière. Avec de bonnes conditions d’observation, on voit facilement 5 étoiles, et puis au fur et à mesure que l’œil s’acclimate, on peut en distinguer jusqu’à 10.

Pour réussir des photos comme celles présentées ici, c’est « simple » : il « suffit » d’un appareil numérique doté d’un objectif de 15 à 35 mm de focale et d’un pied photo. Réglez la sensibilité entre 400 et 800 ISO, ajustez le diaphragme entre F/2.8 et F/5.6 selon votre objectif, et essayez plusieurs temps de pose compris entre 1 et 10 secondes. N’attendez pas que la nuit soit complètement noire. Profitez de la faible lueur du couchant pour éclairer les sujets terrestres. N’oubliez pas d’utiliser un déclencheur souple ou le retardateur de l’appareil, et bien sûr coupez le flash !
Bonne chance et bonnes photos !

Biographie et webographie :

Guide Pratique de l’Astronomie, David H. LEVY, Sélection du Reader’s Digest.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pl%C3%A9iades_%28astronomie%29l
http://pt.wikipedia.org/wiki/Mira_(estrela)
http://www.faaq.org/bibliotheque/constellations/pagdt100.htm
http://messier.obspm.fr/f/m031.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Baleine_(constellation)

Rédacteurs : Fernanda Baudon, Michel Vampouille.