L’image du mois d’août 2021 : les galaxies NGC 185 et NGC 147

Pour le mois d’août 2021, nous restons dans le ciel profond avec l’image de deux galaxies naines peu imagées par les amateurs : NGC 185 (à gauche) et NGC 147 (à droite). Elle a été réalisée les 18 et 19 juillet en milieu urbain par Thierry Barrault au moyen d’une lunette EQUINOX 120mm munie d’un filtre Optolong L-Pro, autoguidée sur monture allemande IOPTRON CEM60, et équipée d’une caméra couleurs ASI2600MC refroidie à 0°. Le temps de pose cumulé se monte à 11h 53 minutes, soit : 353 X 1 minute la 1ère nuit, et 360 X 1 minute la 2ème nuit. Le traitement numérique a été exécuté avec les logiciels Sirilic et Siril.


Cliquer sur l’image pour la visualiser en résolution supérieure.

Situées dans la région sud de la constellation de Cassiopée, elles se repèrent assez facilement en remarquant sur une carte céleste tirée de Stellarium qu’elles se trouvent à mi-chemin entre les étoiles : alpha Cas (Shedar) et v And.

Toutes deux sont des galaxies sphéroïdales situées à 2,1 millions d’AL du Système Solaire. Distantes de 300 000 AL de la galaxie d’Andromède (M31), elles en forment deux satellites. Compte tenu de la faible distance qui les sépare (75 000 AL correspondant à un écart angulaire de 2° vu de la Terre), elles sont liées gravitationnellement et forment probablement un système binaire stable.
NGC 185, découverte la 1ère par William Herschel le 30 novembre 1787, a été photographiée pour la 1ère fois entre 1898 et 1900 par James Edward Keeler à l’aide du télescope « Crossley Reflector » de 36 pouces (910 mm) de l’Observatoire Lick en Californie, et reconnue comme galaxie membre du Groupe Local par Walter Baade en 1944. Le Groupe local est le groupe de plus de 60 galaxies auquel appartient la Voie Lactée. Son diamètre est d’environ 10 millions d’années-lumière.
De magnitude +9,1, NGC 185 présente une taille apparente de 11,4 x 10,0 minutes d’arc, mais visuellement, elle semble beaucoup plus petite. Avec un instrument de 80 mm, elle apparaît comme une petite tache ovale de faible lumière brumeuse sans centre évident, qui couvre environ 2 à 3 minutes d’arc.
Elle est parfois classée comme une galaxie de Seyfert de type 2 bien que cela soit discutable. Mais si cela est correct, cela signifierait que NGC 185 est la galaxie de Seyfert la plus proche de la Terre et la seule connue de ce type dans le Groupe local.
Les galaxies de Seyfert sont des galaxies spirales caractérisées par un noyau extrêmement brillant et compact. D’une brillance de surface très élevée, leur noyau représente l’une des plus grandes sources de rayonnement électromagnétique connues de l’Univers, possiblement liée au trou noir supermassif en leur centre. Ces galaxies présentent des émissions fortes dans les domaines radio, ultraviolet; infrarouge et rayons X. Elles représenteraient plus de 5 % de l’ensemble des galaxies de l’univers observable.
Nous avons déjà rapporté les caractéristiques des galaxies de Seyfert en juillet 2015 avec NGC 4725, une galaxie située dans la direction de la constellation de la Chevelure de Bérénice.
NGC 185 comporte en son sein 8 amas globulaires de faible luminosité, repérés par leur code FJJ NGC 185 I à VIII. Nous avons réussi à en localiser 7 sur 8 sur la photo agrandie de NGC 185. Seuls FJJ NGC 185 II manque à l’appel.

La référence est donnée par le plus lumineux d’entre eux : FJJ NGC 185 III dont la magnitude est +17,7. Les autres, moins lumineux, donnent une idée de la magnitude extrême atteinte sur la photo.

Quant à la galaxie NGC 147, c’est John Herschel qui l’a découverte le 8 septembre 1829 et Walter Baade qui, le premier en 1944, l’a résolue en étoiles individuelles et a prouvé qu’elle était membre du Groupe Local. À l’époque, il utilisait le plus grand télescope du monde, le télescope Hooker de 100 pouces (2,5 m), au mont Wilson près de Los Angeles.
De magnitude de +9,3, NGC 147 présente une taille apparente de 13 x 8 minutes d’arc la rendant repérable avec des lunettes de 100 mm les bonnes nuits. Mais il faut des réflecteurs de 250 mm pour distinguer sa forme allongée qui s’éclaircit progressivement vers le centre. Cependant, elle souffre d’une faible luminosité de surface. la rendant plus difficile à observer que NGC 185.
La photographie en pose longue est vraiment indispensable pour révéler pleinement les caractéristiques de ces deux galaxies

Webographie :
https://fr.wikipedia.org/wiki/NGC_185
https://fr.wikipedia.org/wiki/Galaxie_de_Seyfert
https://freestarcharts.com/ngc-147
https://freestarcharts.com/ngc-185
http://deeplook.astronomie.at/index_htm_files/Ngc185_LRGB_ID.jpg

 




Photographiez la comète du mois d’avril 2017 : 41P/Tuttle-Giacobini-Kresak ou C/2017 E4 Lovejoy

En ce moment et jusqu’à fin avril 2017, la comète 41P/Tuttle-Giacobini-Kresak qui passe à portée de notre Terre avec une magnitude comprise entre 6 et 8 peut faire l’objet d’une séance photographique intéressante.

Dans l’article ci-dessous :
http://www.skyandtelescope.com/observing/comet-41pt-g-k-glows-green-for-st-paddys-day/
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ous trouverez beaucoup d’informations, notamment : sa position tous les 3 jours et sa trajectoire, parmi les constellations traversées, ainsi que le montre la photo ci-dessous tirée issue de l’article signalé par Serge Hémon :
Mais peut-être, voudriez-vous chercher ces renseignements par vous-même., et par la même occasion, connaître sa magnitude. Il y a d’excellents sites ou logiciels qui donnent ces informations, mais pour les fidèles du logiciel Stellarium, voici comment procéder :
– Travailler de préférence avec la version la plus récente de Stellarium (qui doit être la 0.15.2 à la date du 28 mars 2017). Si vous devez la charger, veillez à détruire la version précédente et à nettoyer votre ordinateur (par exemple avec « CCleaner »).
– L’ouvrir en tenant compte de votre lieu, date, et heure d’observation.
– Effectuer une recherche [onglet F3] sur la comète 41P/Tuttle-Giacobini-Kresak (ou 41P/T-G-K en raccourci)
– Si la comète est déjà répertoriée dans la version de Stellarium que vous utilisez, vous l’obtenez aussitôt sur l’écran avec les indications de position et de magnitude.
– Mais si elle n’y est pas, c’est à vous de la mettre. Pour ce faire, reportez-vous à l’un ou l’autre des articles suivants publiés dans notre site :
http://saplimoges.fr/comment-importer-les-cometes-ison-et-lovejoy-dans-stellarium/
http://saplimoges.fr/ajouter-la-comete-c2010-x1-elenin-dans-stellarium/
Vous trouverez toutes informations nécessaires pour effectuer la mise à jour de votre logiciel Stellarium.
– En effectuant une recherche sur sur la comète, vous tomberez donc sur une image semblable à celle ci-dessous qui est donnée à titre d’exemple à la date du 7 avril 2017 à 23H. Le point et l’annotation ont été ajoutés avec Photoshop. Le pavé à gauche vous donne toutes informations souhaitées : date ( 7 avril 2017 à 23H), position : dans le « virage du Dragon à proximité de la Petite Ourse » avec ses coordonnées : AD = 15H30min, Décl = 63°18′, et sa magnitude = 6,61. Vous pouvez donc la trouver et la photographier.
Mais peut-être souhaitez-vous connaître sa trajectoire ?
Jusqu’alors,  celle-ci n’était pas disponible aisément sur Stellarium, mais depuis la version 0.14.0, cette information est maintenant accessible grâce à la nouvelle rubrique « Calculs astronomiques » ou la touche [F10].

1er calcul : recherche de la date correspondant à son éclat maximum (= magnitude minimum) :
– à partir de l’écran ci-dessus, supprimer la Terre, supprimer l’Atmosphère, et passer en monture altazimutale.
– avec la touche [F5] ou la touche ad’hoc dans la barre horizontale, accélérez le déroulement du temps, dans le passé et dans le futur, tout en surveillant la valeur de la magnitude dans le pavé d’information. Dans le cas présent, vous pouvez sauter de jour en jour. Le 15 mars, sa magnitude est de 7.80, le 1er avril, elle vaut 6,70, alors que le 22 avril, elle remonte à 7.09. Ceci signifie que sa magnitude minimum (= éclat maximum) se situe vers le 1er avril. Il ne reste plus qu’à affiner le processus de recherche autour du 1er avril pour trouver que sa magnitude minimum vaut 6.61, le 7 avril 2017.

2ème calcul : tracé de sa trajectoire, par exemple sur un intervalle de 2 mois centrés sur la date de son éclat maximum :
– à partir de l’écran précédent, cliquer sur la touche [F10] ou sur l’onglet « Calculs astronomiques ».
– un nouvel écran apparaît (voir ci-dessous) :
– cliquer sur l’onglet « Positions » et choisir la comète 41P/Tuttle-Giacobini-Kresak parmi les objets célestes affichés. En cliquant dessus, la ligne devient jaune-orange. Cette manœuvre nous redonne la position de la comète sur l’écran.
– cliquer ensuite sur l’onglet « Ephémérides » et renseigner correctement les différents onglets ainsi que le montre l’écran ci-dessous :
1) Corps céleste : rechercher le nom de la comète dans la liste (qui s’ouvre avec la flèche de droite), ou écrivez le.
2) De (= date de départ de la trajectoire) : ici le 7 mars 2017.
3) A (= date d’arrivée de la trajectoire) : ici le 7 mai 2017.
4) Pas de temps (= intervalle de temps entre chaque point qui indiquera la position de la comète sur la carte) : ici 1 jour semble adapté à l’intervalle de temps souhaité.
5) Afficher les marqueurs de position : oui
6) Afficher les dates de position : non obligatoire parce que le « Pas de temps  » est court et que cette information brouillera complètement l’image. .
7) Cliquer sur l’onglet « Afficher les éphémérides » .
8) La trajectoire de la comète durant l’intervalle de temps demandé apparaît sur la carte du ciel sous la forme d‘une succession de points jaunes ainsi que le montre le schéma ci-dessous après  réorientation (Nord en haut) et agrandissement. Chaque point correspond à la position journalière de la comète.
Cette fois, c’est terminé, Stellarium vous a fourni toutes les informations utiles pour réussir la photographie de la comète….

Pour les lecteurs intéressés par des informations sur la comète elle-même, sa période d’observation, les origines de sa découverte et de son nom, les instruments les mieux adaptés…, nous vous renvoyons à l’excellent article suivant relevé par Eric Fleurat :
http://www.stelvision.com/cometes/41P.php

Ajouté le dimanche 9 avril 2017 :
Une autre comète est actuellement « photographiable » dans la constellation d’Andromède et bientôt dans celle de Pégase, au niveau des pattes avant du Cheval. Il s’agit de C/2017 E4 Lovejoy qui se révèle bien plus brillante que prévu. Depuis sa découverte le 9 mars dernier par Terry Lovejoy, son éclat a augmenté (sa magnitude a diminué de 14 à 7) et devrait continuer d’augmenter jusqu’à son  passage au périhélie le 23 avril prochain à 77,5 millions de km du Soleil. Du coup cet astre chevelu, qui s’annonçait au départ comme une cible délicate réservée aux possesseurs de gros télescopes devient accessible aux chasseurs de comètes armés de jumelles qui profitent déjà du passage de 41P/Tuttle–Giacobini–Kresak [1].
Mais il faut la chercher en pleine nuit vers 5H si on veut disposer de suffisamment de temps avant le lever du Soleil pour la photographier. Si elle ne se désintègre pas à l’approche du Soleil et que sa magnitude reste au niveau actuel de 7, il faut quand même un « certain » nombre de poses de durée « optimisée » pour avoir quelques chances de réussir une image convenable. Son éclat maximum était prévu par initialement autour du 16 avril, et le tracé de sa trajectoire selon la méthode décrite plus haut avec un pas de 1 jour donne, pour cette date, l’image Stellarium ci-dessous :
Merci à Thierry Barrault de nous avoir signalé l’augmentation de la luminosité de cette comète.

Alors, bonne chasse, et bonne chance….

Webographie :
[1]http://blogs.futura-sciences.com/feldmann/2017/04/05/la-comete-c2017-e4-lovejoy-est-bien-plus-brillante-que-prevu/

Rédaction : Michel Vampouille, Serge Hémon, Eric Fleurat, Thierry Barrault.

 




L’image du mois de janvier 2015 : NGC 891

ngc891hrCette superbe galaxie spirale répertoriée sous le numéro 891 dans le catalogue NGC (23 dans le catalogue Caldwell) a été photographiée en Haute Vienne par Jean Pierre Debet au mois d’octobre 2014. Elle a été découverte en août 1783 par Caroline Herschel, sœur de William et première femme astronome professionnelle.
Visible depuis la Terre dans la constellation d’Andromède, culminant jusqu’à près de 85° de hauteur en automne, c’est un objet de choix pour les astrophotographes qui cherchent à restituer au mieux l’épaisse bande de poussières qui semble la fendre en deux parties symétriques. Elle intéresse aussi beaucoup les scientifiques car elle ressemble sans doute à notre Voie Lactée vue par la tranche par un observateur qui se situerait très loin de nous [1-2].
Cliquer sur l’image pour l’observer en résolution supérieure.

La galaxie NGC 891 est située à 30 millions d’années-lumière de nous, sur une ligne qui relierait l’étoile Almaak (Andromède), dont elle est assez proche, et Algol (dans la constellation de Persée), ainsi que le montre le schéma ci-dessous construit à partir d’une image tirée de Stellarium. Avec une magnitude apparente de 10,5 et une taille de 100 000 X 20 000 années-lumière, correspondant à champ visuel de 13,5 X 2,8 minutes d’arc, elle est assez facilement observable dans un instrument d’amateur de diamètre égal ou supérieur à 200 mm.

positionngc891Il y a trois grands types de galaxies : les elliptiques, les spirales et les irrégulières. Celle-ci est très probablement une galaxie spirale du type Sa, selon la classification d’Hubble, ou Sb. En effet, compte tenu de la vue de profil que nous en avons, les deux configurations : galaxie barrée (Sb) ou non barrée (Sa) sont plausibles.

À l’époque (1920) de la réalisation de sa classification qui est entièrement basée sur la caractéristique morphologique visuelle, Hubble pensait que les différents types galactiques, résumés sur le schéma ci-dessous, correspondaient à un degré d’évolution variable de ces objets, partant d’un état sphérique sans structure de type E0, puis s’aplatissant progressivement : type E1 à E7, avant de produire les bras spiralés : types Sa, Sb, Sc, ou SBa, SBb, SBc. Cette hypothèse d’évolution a depuis été totalement invalidée, mais la dénomination en termes de « galaxie précoce » pour les elliptiques et « galaxie tardive » pour les spirales est par contre, toujours usitée [3].

hubblesequenceLes galaxies spirales contiennent généralement beaucoup de gaz et de poussières en rotation. De ce fait, elles se sont aplaties, par les mêmes processus de collisions entre poussières et de « frottements » poussière/gaz qui ont fait que le système solaire est devenu plan. Leur bulbe est souvent aplati lui aussi [4].

Cette galaxie est assez semblable à la nôtre, tant par ses dimensions que par sa forme. Les étoiles les plus âgées tournent à proximité du noyau central, tandis que les extrémités des bras hébergent les étoiles les plus jeunes. Des filaments de poussière, vestiges de nombreuses naissances stellaires ou d’explosions de supernovæ comme celle qu’observèrent les astronomes en 1986, sont très présents sur et autour du plan médian. Naissance et mort des étoiles produisent en effet de puissants vents stellaires qui propulsent gaz et poussières à de grandes distances. La supernova de 1986 n’est plus observable dans le domaine visible aujourd’hui, mais les astrophysiciens continuent à la suivre dans les bandes radio.

La galaxie NGC 891 et ses « voisines » : NGC 925, 1003, 1058 pour les plus importantes, subissent toutes l’influence gravitationnelle de NGC 1023. Leur rassemblement est souvent dénommé le « groupe de galaxies NGC 1023 » [2]. Sa configuration est montrée sur le schéma « Stellarium » ci dessous.

ngc1023L’image présentée est le résultat de l’addition sous « Pixinsight » de 4 images distinctes : 1 pour la luminance, composée de 45 poses de 3 minutes en binning 1, 1 pour le rouge avec 27 poses de 90 secondes, 1 pour le vert avec 24 poses de 90 secondes et enfin 1 pour le bleu avec 30 poses de 90 secondes, les 3 couleurs en binning 2. Le temps global d’exposition est donc de 4heures et 16 minutes. La formule optique employée est un Célestron C9 autoguidé en parallèle et muni d’un réducteur qui aboutit à une focale de 1550 mm. La prise de vue est réalisée avec une caméra Sbig STF 8300, munie d’une roue à filtre.

Webographie :

[1] http://fr.wikipedia.org/wiki/NGC_891
[2] http://en.wikipedia.org/wiki/NGC_891
[3] http://fr.wikipedia.org/wiki/Galaxie
[4] http://forums.futura-sciences.com/planetes-exobiologie/422626—–meme-niveau.html

Rédaction : Michel Vampouille




L’image du mois de février 2013 : la galaxie d’Andromède

En février, on reste dans le ciel profond avec une nouvelle image de M31, la galaxie d’Andromède, qui constitue une cible intéressante pour tout amateur souhaitant perfectionner sa technique photographique.
M31MThrCette image (cliquer dessus pour l’obtenir en haute résolution) est le résultat d’un récent atelier d’astrophotographie consacré à la révision du traitement numérique « de base » que les animateurs proposent aux participants.
Ici, la photographie a été prise par Michel Tharaud avec une lunette TRIPLET FLT 132 X 925  non autoguidée équipée d’un APN Canon EOS 350D réglé sur 800 ISO. Le temps d’exposition global de 24 minutes résulte du cumul de 12 poses de 2 minutes pré-traitées sous Iris avec offsets, darks et flats.Le traitement numérique a été exécuté en grande partie au cours d’un atelier astrophoto sous Photoshop, avec la série de plugins Nik-software (Dfine pour la gestion du bruit, Sharpener pour l’accentuation et Viveza pour le traitement des couleurs et de la lumière). Ces plugins, assez faciles d’emploi, permettent une approche intuitive, pédagogique et néanmoins très efficace de schémas de traitement habituellement plus complexes à obtenir avec les seules fonctionnalités natives de Photoshop. Un ultime traitement des couches a et b en mode Lab a été effectué par Denis Lefranc pour faire monter les couleurs dans la galaxie.

Avec une magnitude visuelle de 3.4, et un diamètre apparent de 3,2° (soit plus de six fois le diamètre apparent de la Lune), la galaxie spirale d’Andromède (ou M 31, ou encore NGC 224) est l’une des galaxies visibles à l’œil nu depuis l’hémisphère Nord de notre Terre. Reconnaissable à son bulbe d’aspect laiteux et à ses bras spiraux bien réguliers et largement déployés qu’on distingue très bien sur la photo présentée, elle constitue une cible de choix pour les photographes désireux d’améliorer leur technique.

Pas moins de quatre méthodes ont été utilisées pour déterminer sa distance. Ainsi, la mesure de la périodicité d’étoiles variables céphéides dans cette galaxie a permis en 2004 d’en déterminer la magnitude absolue, et par comparaison avec sa magnitude visuelle, d’en déduire sa distance à 2,51 ± 0,13 millions d’années-lumière. A la même époque, la mesure précise de la taille et de la température des deux composantes d’une étoile binaire à éclipses découverte dans la galaxie a débouché sur une autre méthode de détermination de leurs magnitudes absolues. Quasiment identiques à celle donnée par la méthode des céphéides, celles-ci conduisent à une distance de 2,52 ± 0,14 millions d’années-lumière. Les deux autres méthodes basées sur des mesures de luminosité infra-rouge (2005) donnent des résultats assez convergents. La distance actuellement reconnue est estimée à 2,54 ± 0,06 millions d’années-lumière.

Cette valeur et son diamètre angulaire permettent d’évaluer sa taille à 140 000 années-lumière (100 000 pour la Voie Lactée), et sa population à environ mille milliards d’étoiles.

Andromède est certainement la galaxie la plus observée, aussi bien par les professionnels qui extrapolent ses caractéristiques vues de l’extérieur à celles de notre Voie Lactée, en grande partie cachées par la poussière interstellaire, que  par les amateurs qui essaient de distinguer et de photographier son noyau, ses bras spiraux, ses galaxies satellites, ses galaxies obscures et bien d’autres détails….

Parmi les objets qu’on peut voir sur cette pose de 24 minutes, on peut noter :
– à gauche du noyau, la galaxie elliptique M32 de magnitude apparente 9, de dimensions 9 X 7 minutes d’arc, située à la même distance de nous que M31. Il s’agit d’une galaxie de dimensions réduites, sa plus grande longueur ne dépassant pas 6 500 années-lumière. La morphologie particulière de M32 et sa population composée essentiellement d’étoiles naines jaunes et rouges âgées pourraient s’expliquer par l’interaction gravitationnelle avec la galaxie d’Andromède : M32 aurait été au départ une petite galaxie spirale qui aurait traversé le disque galactique de la galaxie d’Andromède et aurait alors perdu l’essentiel de sa masse périphérique (pas de halo visible), ne conservant que son bulbe qui aurait alors connu un sursaut de formation d’étoiles. M32 est très vraisemblablement à l’origine « des cassures » des bras spiraux qu’on distingue nettement sur la photo, suite à la traversée quasiment orthogonale du disque de la galaxie, il y a quelque 210 millions d’années.
– à droite du noyau, la galaxie elliptique naine M110, de magnitude apparente 9, de dimensions 15 X 9 minutes d’arc. Contrairement à M32, cette galaxie semble ne pas contenir de trou noir super massif en son centre. Située à peu près à la même distance de nous que M31, cette petite galaxie est dite « particulière » parce que son milieu interstellaire (halo visible) renferme des quantités non négligeables de gaz moléculaire et ionisé ainsi que des nuages de poussières, ce qui est inhabituel pour ce type de galaxie.
– difficilement décelable en bas des bras spiraux, un « brillant » nuage d’étoiles qui a reçu le numéro NGC 206. Situé juste à droite d’une petite nébuleuse obscure, ce nuage était parfaitement visible sur la photo de Christophe Mercier posée  95 minutes et publiée en octobre 2009.

En examinant le décalage vers le rouge décalage des lignes spectrales des étoiles de la galaxie, il est établi que M31 et notre Voie lactée se rapprochent à la vitesse approximative de 430 000 km/h. Si rien ne change, elles se rencontreront environ dans quatre milliards d’années. Durant trois milliards d’années que durera leur fusion en une seule et même énorme galaxie, elles échangeront leurs gaz et leurs étoiles changeront de trajectoires, probablement sans aucun choc direct.

D’ici là, il nous reste encore de belles soirées pour contempler et photographier le spectacle offert par notre voisine la plus proche.
Bonne chasse.

Webographie :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Galaxie_d’Androm%C3%A8de
http://messier.obspm.fr/f/m031.html
http://www.astrosurf.com/halfie/html/galaxies/M31.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/NGC_205
http://fr.wikipedia.org/wiki/M32

Rédaction : Michel Vampouille, Denis Lefranc.




L’image du mois de mai 2012 : conjonction Lune, Jupiter, Vénus

Durant tout le premier trimestre 2012, vous avez sans doute observé les belles conjonctions qui sont apparues vers l’horizon ouest dans le ciel du soir. Actualité oblige : en voici deux enregistrées par nos adhérents. La première a été prise par José Fernandez le 27 février 2012 à 19H47 en 8 secondes à 1600 ISO avec un APN Canon EOS 600D équipé d’un objectif de 18 mm. La seconde par Denis Lefranc le 24 mars 2012 à 20H25 en 8 secondes à 800 ISO avec un APN Pentax muni d’un objectif de 17 mm.
ConjonctionjosehrConjonctiondenishrBien que la disposition des astres semble identique, il n’en est rien. Sur la première, on reconnaît la Lune en haut, puis en descendant, Jupiter, moins brillante que Vénus. Alors que sur la seconde, les positions de Vénus et de la Lune sont inversées autour de Jupiter que est toujours au milieu. Dans les deux cas, la Lune est en moitié de premier quartier et Vénus est gibbeuse.

Avec leur premier plan terrestre, ces deux images reflètent bien le caractère esthétique de la photographie de type « Paysage et Astronomie » prise juste après le coucher du soleil, quand le ciel passe progressivement du bleu lumineux au bleu nuit…

En cliquant sur les images, on peut les observer en haute résolution, visualiser les constellations et repérer les étoiles reconnaissables sur chacune d’elles.
Si cette recherche vous intéresse, lisez la suite…

En astronomie, on parle de conjonction quand deux objets célestes vus d’un troisième, la Terre en l’occurrence, apparaissent très rapprochés l’un de l’autre. Cette disposition particulière est prédite par les lois déterministes de la mécanique céleste, elles-mêmes basées sur les forces de gravitation entre les corps massifs. Les périodes de rotation des corps en présence, ici la Lune, Vénus et Jupiter, étant toutes différentes, il peut arriver que ceux-ci soient vus depuis la Terre dans un champ angulaire très restreint. On parle alors de conjonction. C’est ce qui s’est produit durant certaines nuits du premier trimestre 2012.

En plus de la conjonction elle-même, on peut aussi s’intéresser aux constellations qui l’entourent. Ainsi, sur les deux photos, on distingue nettement le Bélier au côté droit de la Lune. C’est une petite constellation zodiacale formée de quatre étoiles de moyenne brillance, donc pas facile à repérer. Le Zodiaque est une bande de la voûte céleste situé à cheval sur l’écliptique, qui marque la trajectoire apparente du Soleil durant un an. Pour les astronomes, le Soleil traverse la constellation du Bélier en 25,5 jours, entre le 18 avril et le 13 mai. Les étoiles les plus brillantes du Bélier sont α Ari, Hamal (la 2ème en partant du haut), une géante rouge de magnitude apparente 2 située à 66 AL, et l’étoile β Ari, Sheratan, (juste en dessous), de magnitude apparente plus faible 2,7.

A droite du Bélier, on trouve le Triangle, la seule constellation dont le nom décrit la figure géométrique qu’elle représente. Elle fut premièrement nommée Delta, à cause de sa similitude avec le graphisme de la lettre grecque delta : Δ. Les anciens l’associaient donc au delta du Nil, mais en fait, on doit son nom aux Hébreux, qui y voyaient une ressemblance avec la forme de l’instrument de musique à percussions. Malgré la faible magnitude (3,5/4) des trois étoiles qui la composent, elle est de repérage facile dès que les conditions de visibilité sont suffisantes.

Encore à droite du Triangle, nous pouvons observer deux constellations liées : Andromède, avec son long bras droit et une partie de Pégase, à qui appartient le célèbre Grand Carré de Pégase. Avec une magnitude comprise entre 2 et 4, les étoiles d’Andromède ne sont pas très brillantes, cependant c’est une constellation facile à trouver, au sud du W de Cassiopée et sur le prolongement d’une des diagonales du Carré de Pégase. Son étoile principale, α Andromedae ou Alpheratz, est la seule étoile à appartenir à deux constellations différentes : Andromède et Pégase. Andromède abrite la grande galaxie du même nom, (ou M31, signalée sur la photo de Denis), la plus grande du Groupe Local, l’ensemble de galaxies auquel appartient notre Voie Lactée. Eloignée de 2,55 millions d’années-lumière, elle se rapproche de nous à la vitesse de 300 km/sec et nous rencontrera dans 3 à 5 milliards d’années !
Pégase, célèbre créature fantastique de la mythologie grecque symbolisée par un cheval ailé, se rencontre sur les pièces de monnaie du IVe siècle avant notre ère. Le Grand Carré de Pégase est un repère sur la voûte céleste à cause de sa forme et à l’absence significative d’étoiles à l’intérieur de son périmètre. Comme il se trouve en dehors de la Voie Lactée, ses étoiles de magnitude comprise entre 2 et 3 se détachent nettement sur le ciel sombre.

A gauche de Pégase se trouve une partie de la longue constellation des Poissons qui, selon la mythologie gréco-romaine, est une image de deux poissons liés par leurs queues avec un ruban. Deuxième constellation zodiacale sur cette photo, elle est parcourue par le Soleil en 37,7 jours entre le 11 mars et le 18 avril. Avec des magnitudes apparentes voisines 4, les étoiles des Poissons ne sont guère visibles.  Pour les trouver, il faut se repérer à celles du Grand Carré de Pégase. Les astronomes de l’an 7 avant J. C. ont dû se régaler avec une conjonction triple dans la constellation des Poissons réunissant Jupiter et Saturne trois fois dans la même année  !

En passant de l’autre côté de l’écliptique, à gauche de la Lune, se trouve la constellation de la Baleine dont on voit uniquement la tête sur les deux photos. Avec sa forme caractéristique de polygone à cinq côtés, la Baleine est une très grande constellation, malheureusement constituée d’étoiles peu brillantes. Elle contient Mira, une géante rouge double variable (on la devine sur la photo de José, à l’angle droit dans la branche) qui est est aussi la plus célèbre des étoiles variables de longue période. En 11 mois, sa magnitude décroit de 3,4 à 9,3, avec un éclat maximal durant deux semaines. Cette propriété est attentivement surveillée pour affiner les mesures de distances par la méthode des Céphéïdes.

Le trait jaune de la partie supérieure gauche de la photo de José est une partie de la constellation du Taureau, une importante constellation boréale abritant les deux plus grands amas d’étoiles que l’on puisse voir à l’œil nu : les Hyades (non visibles) et les Pléiades (bien visibles sur la photo de Denis). Les Hyades forment un amas ouvert (concentration d’étoiles d’origine commune liées entre elles par la gravitation) bien proche de nous : 150 années-lumière. Les Hyades composent la tête du Taureau. Les Pléiades constituent un bel amas ouvert, sans doute le plus célèbre du ciel ! Cet amas compte environ 500 étoiles et se trouve à une distance de 380 années-lumière. Avec de bonnes conditions d’observation, on voit facilement 5 étoiles, et puis au fur et à mesure que l’œil s’acclimate, on peut en distinguer jusqu’à 10.

Pour réussir des photos comme celles présentées ici, c’est « simple » : il « suffit » d’un appareil numérique doté d’un objectif de 15 à 35 mm de focale et d’un pied photo. Réglez la sensibilité entre 400 et 800 ISO, ajustez le diaphragme entre F/2.8 et F/5.6 selon votre objectif, et essayez plusieurs temps de pose compris entre 1 et 10 secondes. N’attendez pas que la nuit soit complètement noire. Profitez de la faible lueur du couchant pour éclairer les sujets terrestres. N’oubliez pas d’utiliser un déclencheur souple ou le retardateur de l’appareil, et bien sûr coupez le flash !
Bonne chance et bonnes photos !

Biographie et webographie :

Guide Pratique de l’Astronomie, David H. LEVY, Sélection du Reader’s Digest.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pl%C3%A9iades_%28astronomie%29l
http://pt.wikipedia.org/wiki/Mira_(estrela)
http://www.faaq.org/bibliotheque/constellations/pagdt100.htm
http://messier.obspm.fr/f/m031.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Baleine_(constellation)

Rédacteurs : Fernanda Baudon, Michel Vampouille.




L’image du mois de février 2011 : la galaxie du Feu d’Artifice

Pour le mois de février, retour au ciel profond avec cette photo de Jean Pierre Debet prise en décembre 2010 à Saint Léonard de Noblat (87 400) : la grande et belle galaxie du Feu d’Artifice (NGC 6946) et l’amas ouvert NGC 6936, tous deux situés à la frontière des constellations de Céphée et du Cygne.
Halo lunaireCette image a été obtenue avec une lunette TMB 92/500 autoguidée et équipée d’une caméra ATIK 16 HR. Elle résulte de l’addition sous Iris de 30 poses de 8 minutes pour la luminance et de 62 poses de 3 minutes pour les trois couleurs rouge, vert et bleu, soit un temps de pose global de 7 Heures 46 minutes. Cette durée permet de faire apparaître les bras spiralés de la galaxie qui sont obscurcis par la matière interstellaire de la Voie Lactée.

Découverte par William Herschel en 1798, la galaxie du Feu d’Artifice se situe à une distance de 10 à 20 millions d’années-lumière.  C’est une des plus proches de nous n’appartenant pas au Groupe Local. Avec une magnitude apparente de 8,9 et une extension angulaire de 11 minutes entièrement résolue (voir note [1]) correspondant à un diamètre de 40 000 années-lumière, elle nous apparaît de face avec un noyau central jaunâtre rempli de vieilles étoiles, des bras jaunes-bleutés parsemés d’étoiles jeunes et plusieurs nébuleuses rosées, pépinières d’étoiles en formation. Cette galaxie très active est une cible très prisée des astronomes professionnels : au cours des 100 dernières années, neuf supernovas (explosions d’étoiles massives) y ont été découvertes, la dernière datant de 2008. Par comparaison, le taux moyen d’apparition de supernovas de la Voie Lactée est d’environ 1 par siècle.
Quant à NGC 6936, c’est un amas ouvert « classique » de magnitude apparente 7,8, distant d’environ 2 000 années-lumière, composé d’une centaine d’étoiles couvrant un domaine angulaire de 8 minutes.
Le 25 avril 2010, la comète C/2009 Mc Naught est passée dans la région située entre NGC 6936 et NGC 6946.

La constellation de Céphée mérite quelques développements.
1) D’abord pour sa mythologie. Céphée, roi d’Ethiopie marié à Cassiopée, eut une fille nommée Andromède. Cette dernière prétendant être la plus belle suscita la jalousie des nymphes Néréïdes qui, fort en colère, demandèrent à Neptune de punir la présomptueuse. Celui-ci envoya un monstre marin (la Baleine) pour dévaster les côtes du pays. Les oracles conseillèrent à Cassiopée de sacrifier sa fille Andromède pour apaiser le monstre. Céphée la fit enchaîner sur un rocher en pleine mer et l’abandonna. Mais Persée, chevauchant son cheval ailé Pégase, pétrifia la baleine et libéra Andromède qu’il épousa. Les cinq constellations: Céphée, Cassiopée, Andromède, Persée et Pégase se trouvent rassemblées dans la même portion de ciel. Et sous Andromède se tient la constellation de la Baleine.
2) Ensuite pour sa forme : dans de bonnes conditions de visibilité, on peut facilement reconnaître son allure : un rectangle surmonté d’un triangle dont le sommet pointe en direction de l’étoile polaire, le tout ressemblant à la vision enfantine d’une « maison ».

3) Enfin pour les étoiles particulières qui la composent :
– a Cephei ou Alderamin (= le « bras droit » du roi Céphée), la plus brillante (magnitude : 3.2, distance : 45 années-lumière) située au pied droit de la « maison ». A cause du phénomène de précession des équinoxes, Alderamin sera l’étoile la plus proche du pôle Nord céleste dans 5 500 ans, à moins de 3° d’écart.

– d Cephei, située près de Zeta Cephei, au pied gauche de la « maison » est le prototype des étoiles variables « céphéides » et leur a donné son nom. Elle passe de la magnitude 3,5 à la magnitude 4,3 sur une période très régulière de 5 jours 8 heures 47 minutes et 32 secondes. Grâce à cette propriété, et à sa distance mesurable par la méthode de la parallaxe (982 années-lumière), Henrietta Leavitt (Harvard, 1910-1920) et Harlow Shapley (1916, Harvard) ont pu établir une loi entre la période, la luminosité absolue et la distance d’autres étoiles variables plus éloignées et des galaxies qui les contiennent. Cette loi sert toujours aujourd’hui à mesurer la distance d’autres « céphéides ».

– g Cephei (Errai ou Alrai), la pointe du « toit », se trouve à 13° seulement de l’étoile polaire et indique sa position.

– m Cephei, qu’on appelle aussi l’étoile Grenat (ou Garnett Star) à cause de sa couleur rouge éblouissante qui n’est cependant visible qu’avec un instrument. Située au milieu des fondations de la « maison », éloignée de 5 260 années-lumière, c’est l’une des plus grandes supergéantes rouges (magnitude 4,2) avec un diamètre de 15 UA (ou 1 420 diamètres solaires). Si elle remplaçait le Soleil, elle s’étendrait à mi-chemin des orbites de Jupiter et de Saturne. C’était l’étoile préférée de William Herschel qui terminait toujours ses observations par un petit détour vers « the Garnett Star ». Par une coïncidence intéressante, c’est l’étoile polaire de Mars.

– x Cephei (Kurhah ou HIP 108917 A et B), presque au croisement des diagonales du rectangle de la « maison », la plus attractive des étoiles doubles de Céphée, avec une composante A bleue-blanche de magnitude 4,4 séparée de 8 secondes d’arc d’une composante B jaune-rougeâtre de magnitude 6,35.

– VV Cephei (ou HIP 108317),  à 1 degré environ « sous » x Cephei (magnitude  : 5,10 ; distance 8 363 années-lumière) est encore plus grande que μ Cephei, mais moins brillante à l’œil nu, et dépasserait l’orbite de Saturne si on la mettait à la place du Soleil.

Note [1] : avec le logiciel Iris, on dénombre 245 pixels pour le diamètre de la galaxie. Sachant que la taille d’un pixel vaut 6,45 µm, le diamètre réel de la galaxie sur le capteur mesure 6,45 X 245 = 1 580 µm ou 1,58mm. D’après le résultat obtenu dans l’article du mois dernier, l’angle sous lequel la galaxie a été enregistrée vaut : 1,58/500 = 0,00316 radian = (0,00316 X 180)/3,1416 = 0,182° ou 10,86 minutes d’angle, valeur très proche des 11 minutes annoncées.

Pour tout commentaire ou renseignement complémentaire : contact@saplimoges.fr

Rédaction : Michel Vampouille




Bonne Année 2010

12 09 carte voeux 2010aAvec cette image insolite de la Galaxie d’Andromède coiffant la silhouette de la gare de Limoges, toute l’équipe d’animation de la Saplimoges se joint à moi pour vous présenter ses meilleurs vœux de bonne et heureuse année 2010 : santé, bonheur, joie, réussite bien sur, mais aussi une activité astronomique enrichissante et variée, favorisée par de bonnes conditions de météo …

Michel Vampouille
Président Saplimoges




L’image du mois d’octobre 2009 : la Galaxie d’Andromède

Pour ce mois, retour aux objets du ciel profond avec cette belle image de la célèbre Galaxie d’Andromède ou objet numéro 31 du catalogue Messier, ou encore 224 du New General Catalogue . Elle a été enregistrée par Christophe au Mont Larron (altitude 600 m) le 22 septembre dernier avec un appareil numérique CANON EOS 40D réglé à 800 ISO, équipé d’un téléobjectif Canon de focale 500 mm ouvert à F/4,5, fixé sur une monture Vixen GPD2. Un temps de pose global de 95 minutes a été obtenu par l’addition sous IRIS de 38 poses de 150 secondes.
Cliquer sur l’image pour l’observer en résolution supérieure.
Galaxie M 31La galaxie d’Andromède est une galaxie spirale géante du Groupe Local (comptant une bonne dizaine d’autres galaxies), très semblable à notre Voie Lactée. Comportant quelques milliards d’étoiles et quelque 450 amas globulaires, elle est facilement repérable à l’œil nu dans la constellation d’Andromède.

C’est la galaxie la plus proche de notre Terre et c’est la mesure de sa distance au début du XXème siècle qui révéla la composition de l’Univers et l’échelle du cosmos.

Les calculs les plus récents (obtenus avec les mesures très précises du satellite Hipparcos et l’utilisation de la relation – empirique – entre la période de pulsation d’une Céphéide et sa luminosité variable intrinsèque) la situent à 2,9 millions années-lumière avec une (im)précision de l’ordre de 25 %. Celle-ci  conduit d’ailleurs certains cosmologistes à mettre en doute le bien-fondé de la précision du modèle « standard » de l’Univers. Son diamètre apparent (assez discuté lui aussi) s’étend sur 2 à 3°, soit 4 à 6 Pleines Lunes.

Sur la photo présentée, son noyau et ses bras spiraux apparaissent très nettement. La connaissance des dimensions du capteur (22,4 X 16,8 mm) et de la distance focale (500 mm) de l’objectif utilisé permet d’évaluer l’extension de la galaxie à 2,5°. Il faudrait poser plus longtemps pour tenter d’approcher les 4 à 6° prévus par les professionnels …!

On observe aussi deux satellites de M 31 : la galaxie elliptique M 32 (en haut à gauche) et la galaxie sphéroïdale M 110 (au milieu à droite).

Les étoiles externes de M 32 ont été arrachées par l’attraction de sa volumineuse voisine et il ne reste plus que les étoiles proches de son noyau.

Quant à M 110 (ou NGC 205), c’est bien Charles Messier qui l’a découverte en 1773, mais ce n’est qu’en 1966 qu’elle est ajoutée au célèbre catalogue sous le numéro 110, le dernier. Son noyau est considéré comme un centre de formation d’étoiles puisque de jeunes étoiles bleues y ont été détectées.

Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Galaxie_d’Andromède

Rédaction : Michel Vampouille